L’ancien avion présidentiel de Nicolae Ceausescu vendu aux enchères

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Le Rombac de Nicolae Ceausescu sur la base aérienne d’Otopeni, le 12 mai 2021.

L’avion présidentiel de l’ancien dictateur communiste roumain Nicolae Ceausescu doit être vendu aux enchères, jeudi 27 mai, par la maison de ventes Artmark. « L’appareil Rombac Super 1-11, vu par Nicolae Ceausescu comme un couronnement de l’indépendance de l’industrie roumaine, a été mis à prix 25 000 euros », explique Artmark.

L’avion avait été utilisé par l’ex-dictateur entre 1986 et décembre 1989, y compris lors de son dernier voyage à l’étranger, en Iran, quelques jours avant d’être renversé et exécuté par balles le 25 décembre. Depuis cette date, il était remisé dans un hangar de la compagnie d’Etat Romavia, qui a fait faillite en 2014 et dont les biens sont mis en vente.

Afin de répondre aux exigences de Ceausescu, la cabine devait être aménagée pour comporter une chambre à coucher et un bureau, pour que le dictateur et son épouse Elena puissent jouer au backgammon, leur passe-temps favori, a confié sous couvert d’anonymat un ancien pilote qui avait volé avec le couple.

Vue de la cabine du Rombac présidentiel, le 4 mai 2021.

Visite officielle à Londres

A l’occasion d’un séjour à Londres en 1978, Nicolae Ceausescu avait signé un contrat d’un montant de 300 millions de livres pour la construction en Roumanie sous licence de 25 BAC 1-11, un avion de ligne britannique à réaction de courte portée des années 1960 et 1970 conçu par Hunting Aircraft.

Perçu à l’époque comme une personnalité à part au sein du bloc soviétique, il avait été reçu avec les honneurs : il avait notamment eu droit à une promenade en calèche dorée au palais de Buckingham aux côtés de la reine Elizabeth et à un banquet d’Etat.

Pour la British Aircraft Corporation (BAC), qui avait de plus en plus de mal à vendre ses avions performants mais jugés trop bruyants, ce pacte avait été une aubaine. Les Britanniques souhaitaient, par ailleurs, « briser la glace avec les pays communistes grâce à quelqu’un ayant pris ses distances de Moscou », notamment lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 par les troupes du Pacte de Varsovie, raconte Gheorghe Marica, un ancien pilote de l’armée qui a pu tester le Rombac à l’occasion d’un vol de rodage.

Finalement, seuls neuf appareils furent assemblés en Roumanie. Certains ont volé sous les couleurs d’une petite compagnie, LAR, créée dans les années 1970 par le régime communiste avec pour unique destination Tel-Aviv. Seul pays du bloc soviétique à avoir maintenu des liens diplomatiques avec Israël après la guerre des Six-Jours de 1967, la Roumanie était aussi la seule à opérer des vols vers cette destination.

Eviter que l’appareil ne finisse à la ferraille

Après la mort de Ceausescu, l’avion présidentiel a été repris par la compagnie d’Etat Romavia, qui le louera à la société pakistanaise Aero Asia, avant de le laisser croupir au garage. Romavia ayant fait faillite en août 2014 et ce sont ses biens qui sont désormais vendus.

Pour empêcher que l’appareil de Ceausescu ne finisse à la ferraille, une poignée d’enthousiastes ont obtenu en mars que l’aéronef soit inscrit par les autorités au « patrimoine national ». « Il ne peut être ni démembré, ni modifié et ne peut surtout pas quitter le territoire roumain », explique Adrian Ciutan, ancien technicien Rombac à l’origine de cette campagne.

Mais on peut le transformer en musée et il peut toujours voler, à condition que le nouveau propriétaire consente à un investissement important pour remplacer la motorisation, dit-il. Toutefois, même si Artmark affirme que Ceausescu a volé à bord de l’engin, plusieurs aviateurs interrogés par l’Agence France-Presse assurent qu’il lui préférait… le Boeing 707.

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Le Monde avec AFP

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