En Syrie, le théâtre d’une élection présidentielle jouée d’avance

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Le président syrien Bachar Al-Assad et sa femme après le dépôt de leur bulletin de vote, le 26 mai à Douma, près de Damas.

Dans le script, c’est une course pour le pouvoir entre trois candidats qui se jouait, mercredi 26 mai, avec l’élection présidentielle en Syrie. Mais les portraits du chef de l’Etat syrien, à la tête du pays depuis plus de vingt ans, omniprésents à Damas, sont accompagnés de slogans sans équivoque : « Nous choisissons l’avenir. Nous choisissons Bachar Al-Assad. » Les résultats n’étaient pas connus, jeudi matin, mais le dénouement est sans suspense : les deux concurrents sélectionnés pour la forme, Abdallah Salloum Abdallah, un ancien ministre, et Mahmoud Ahmed Mareï, un opposant de l’intérieur, n’ont aucune chance de l’emporter. Au mieux peuvent-ils espérer un strapontin dans un futur gouvernement. Bachar Al-Assad entamera lui un quatrième mandat de sept ans.

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Combien de Syriens auront-ils voté dans le pays en ruine, où des centaines de milliers de personnes ont été tuées, et des millions déplacés ou exilés, au cours de dix ans de conflit ? –avec pour point de départ la répression sanglante par les forces prorégime de la révolte populaire, qui a mué dans une guerre rapidement internationalisée. La fermeture des bureaux de vote, sur les deux tiers du territoire sous contrôle loyaliste, avait été repoussée à minuit, mercredi, en raison du « fort afflux ».

Mais dans la région de Deraa, berceau du soulèvement syrien, dans le sud, où les troubles n’ont pas cessé depuis la « réconciliation » scellée sous égide russe en 2018 entre insurgés et régime, les appels au boycottage – « N’élisez pas le criminel de notre époque » – ont gâché la grand-messe. Dans les régions kurdes du nord-est, sous protection américaine, le vote n’a pas eu lieu. Pas plus que dans la partie de la province d’Idlib, dans le nord-ouest, sous influence turque et tenue par des groupes djihadistes et rebelles : la « farce » électorale y a été moquée.

Une élection « ni libre ni juste »

Bachar Al-Assad a choisi un lieu symbolique pour voter : Douma, dans la banlieue de Damas, ancien bastion rebelle, reconquis militairement en 2018. Comme s’il s’agissait de souligner, au milieu des destructions, que le régime a survécu à la guerre et que tout soulèvement appartient au passé. L’opposition en exil est très affaiblie, et était exclue du scrutin.

La ville de Douma est un lieu de contentieux entre Occident et Syrie : une attaque au chlore y fut menée lors de l’offensive de 2018. Les Occidentaux accusèrent alors les forces du régime de l’avoir perpétrée avant, en représailles, de mener des frappes sur des installations militaires syriennes. Mardi, les ministres des affaires étrangères français, allemand, italien, britannique et américain avaient condamné une élection « ni libre ni juste. ». Bachar Al-Assad leur a répondu depuis Douma : « La valeur de vos opinions est nulle. »

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