Depuis Gaza, Yahya Sinouar se pose en leader palestinien

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Yahya Sinouar, lors de la cérémonie d’hommage aux combattants tués par les frappes israéliennes, organisée par le Hamas au stade Yarmouk de Gaza, le 24 mai 2021.

Yahya Sinouar ne sera pas un simple administrateur de la misère à Gaza. Le chef du Hamas dans l’enclave n’élude pas la souffrance des 2 millions d’âmes. Mais dans sa balance, les symboles pèsent plus lourd : Al-Aqsa, la cause palestinienne. Sorti au grand jour des ruines de la dernière guerre, qui s’est achevée par un cessez-le-feu le 21 mai, M. Sinouar se proclame vainqueur, champion de la nation palestinienne.

« Il n’y a pas de doute, notre peuple a vu que ce cycle s’est achevé sur une claire victoire pour les Palestiniens », répond-il lorsqu’on l’interroge, mercredi 26 mai, sur ces Gazaouis qui devront seuls réordonner leur vie, après un quatrième épisode de destructions depuis 2008. Les 254 morts de Gaza, selon les autorités locales, dont 80 combattants, le concernent au premier chef. Mais la reconstruction n’est pas son affaire. Cette tâche ingrate revient aux donateurs internationaux, par l’entremise de l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

Normalisation du Hamas

M. Sinouar, homme chiche en parole publique depuis qu’il a pris la tête du Hamas à Gaza en 2017, « phobique » des caméras selon ses termes, s’exprime pour la première fois depuis mai 2018 devant la presse étrangère. Durant la guerre, il a entendu une foule de fidèles saluer son mouvement sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem et scander son nom.

Lire le portrait de Yahya Sinouar en 2017 : Le nouveau chef qui bouscule le Hamas

Il est conscient que le Hamas s’est normalisé à la faveur du conflit, parmi les citoyens palestiniens d’Israël comme en Cisjordanie occupée. Alors que son double, le chef militaire Mohammed Deif, rentre dans l’ombre, M. Sinouar cherche à capter le surprenant moment d’unité nationale qu’ont vécu les Palestiniens depuis le mois d’avril, de manifestations à Jérusalem en émeutes en Israël et en Cisjordanie.

Depuis samedi 22 mai, il s’est montré dans tout Gaza. Il raille le ministre de la défense israélien, Benny Gantz, qui a rappelé qu’il demeurait une cible, en dépit du cessez-le-feu. « J’ai déjà vécu bien plus longtemps que je n’aurais dû, constate-t-il. Si l’armée israélienne prend une décision, libre à elle. »

M. Sinouar l’assure : il n’a pas voulu cette guerre. Dans son discours, tout part et tout revient à Al-Aqsa. Le troisième lieu saint de l’islam, où la police israélienne a mené une répression massive le 8 mai, durant la nuit la plus sacrée du ramadan. Contre toute évidence, M. Sinouar estime avoir poursuivi un dialogue par la violence graduée, engagé avec Israël depuis 2018. « Nous avons adressé un message », dit-il, en tirant une salve de roquettes le 10 mai sur Jérusalem.

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