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Le directeur du régulateur financier britannique prône une nouvelle approche après le Brexit, qui rappelle celle d’avant la crise de 2008, estime Eric Albert, correspondant du « Monde » à Londres.
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Chronique. Sous ses airs débonnaires, son ton placide et son physique passe-partout, Andrew Bailey a prononcé, mardi 23 avril, un discours important pour l’avenir de la City. Le directeur de la Financial Conduct Authority (FCA), le régulateur financier britannique, a dressé les grandes lignes de ce que pourrait devenir la régulation après le Brexit. Et ça rappelle beaucoup ce qui se pratiquait avant la crise de 2008, aux plus belles heures de la régulation dite « light touch ». Une décennie après l’implosion du système financier, la tentation de la dérégulation refait surface au plus haut niveau à la City.
L’homme est évidemment trop prudent et subtil pour le dire de manière aussi abrupte. Mais tout de même, le tournant qu’il annonce est clair : « Le Brexit va être un facteur décisif. Je crois que s’il agit seul, le Royaume-Uni, avec sa common law [son système juridique] et ses marchés financiers importants et internationaux, construira une régulation différente. » L’objectif d’ Andrew Bailey : « améliorer » les règles actuelles pour avoir « les mêmes résultats avec moins de lourdeurs administratives » (« same outcome, lower burden »).
Difficile d’être en désaccord avec une telle phrase. Les régulateurs du monde entier souhaitent éviter les lourdeurs inutiles tout en imposant des règles efficaces qui protègent des excès des marchés. La question est de définir ce qu’il entend par là.
Instinct de surréglementation
Le discours de M. Bailey est une longue explication de texte de l’approche britannique de la régulation financière. Plutôt que d’imposer des règles trop détaillées et prescriptives, l’idée est de fixer de grands principes, charge aux entreprises de les respecter.
En théorie, cette vision présente de nombreux avantages. Elle évite de submerger les institutions financières de milliers de pages dictant leur conduite, ce qui risquerait soit de les asphyxier, soit de les pousser à contourner la loi en en respectant la lettre, pas l’esprit. Cette approche évite l’instinct de surréglementation français ou européen, qui peut s’avérer contre-productif.
Le revers de la médaille est malheureusement connu de tous depuis la crise de 2008. Dans les années 2000, la City se vantait de sa régulation simple et peu codifiée, surnommée à l’époque « light touch ». Tout cela s’est terminé par une implosion du système, une violente récession, une décennie de stagnation du pouvoir d’achat et une forte montée des populismes (dont le Brexit fait partie).
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