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Livre. L’offensive a commencé en avril 2017, lorsque le procureur de la République de Catane (Sicile), Carmelo Zuccaro, a annoncé en direct à la télévision qu’il a ouvert une enquête sur les agissements en Méditerranée de plusieurs navires de secours en mer, ainsi que leurs financements.
Alors que, chaque jour depuis des mois, des centaines de migrants étaient secourus dans le canal de Sicile, et que l’Europe entière restait sourde aux appels à l’aide de l’Italie, chargée seule, de leur prise en charge, le magistrat désigne à l’opinion publique un coupable idéal en stigmatisant la petite dizaine de bateaux apparus au large des côtes africaines en 2015, à la suite de plusieurs naufrages meurtriers, comme les organisateurs d’une « invasion » planifiée.
Le jeune chef politique du Mouvement 5 étoiles (antisystème), Luigi Di Maio, devenu depuis ministre des affaires étrangères, est encore dans l’opposition, mais son parti est au plus haut dans les sondages, et sa voix porte loin. Le 21 avril 2017, il écrit sur Facebook : « Qui paie ces taxis méditerranéens ? Et pourquoi ? » L’expression « taxis des mers », utilisée pour suggérer des liens entre humanitaires et trafiquants d’êtres humains, est née. L’effet de la trouvaille sera dévastateur : en dépit de l’absence de fondement de cette accusation, jamais étayée, l’image s’imposera, en Italie et au-delà.
Cible privilégiée
A travers ses chroniques dans l’hebdomadaire L’Espresso et ses multiples prises de parole publiques, le journaliste et écrivain italien Roberto Saviano, auteur du best-seller mondial Gomorra (Gallimard, 2007), s’est trouvé en première ligne dans le violent affrontement qui s’ensuivra, au point de devenir l’une des cibles privilégiées des contempteurs des ONG, à commercer par la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles. Dans son dernier ouvrage, il s’attache à rétablir les faits, quatre ans après.
En mer, pas de taxis se veut une réfutation de la thèse d’une « invasion » de l’Europe, à travers le recueil des témoignages de personnes – photographes ou humanitaires – ayant assisté ou participé aux opérations de sauvetage. « Si on essaie de sortir du périmètre étroit de la pensée xénophobe (…), on passe aussitôt pour un riche bien-pensant qui, au lieu de parler des migrants, devrait les loger dans son loft de Manhattan. Aucun raisonnement, que des insultes », déplore-t-il en connaissance de cause : l’auteur lui-même a été très durement attaqué dans ces termes, par la Ligue et le Mouvement 5 étoiles.
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