« Les groupes djihadistes ont les yeux rivés sur Jérusalem »

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Tribune. La récente escalade de violence entre Israël et la Palestine risque de nourrir la rhétorique des groupes djihadistes et, au-delà de ces sphères, d’exacerber les tensions sur le territoire national. A un an de l’élection présidentielle, l’effort collectif doit porter sur une analyse froide et dépassionnée du conflit.

Tout d’abord, il convient de faire une mise au point pour distinguer lutte des Palestiniens et terrorisme djihadiste. Les deux combats diffèrent significativement par leur nature, leurs objectifs et les idéologies qui les sous-tendent. En bref, le combat des Palestiniens est nationaliste, territorial, quand celui des djihadistes est transnational et éminemment religieux. Les djihadistes reprochent notamment aux groupes palestiniens une participation au processus démocratique (accession au pouvoir par le vote), une proximité avec l’Iran, des liens avec l’islam politique et le fait qu’ils placent la loi des hommes au-dessus de la loi divine.

Le Hamas en conflit ouvert avec les groupes liés à l’EI

Ces désaccords ont toujours été profonds. Abdallah Azzam, figure tutélaire du djihad afghan, d’origine palestinienne, reprochait déjà en son temps à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) son sécularisme, et l’accusait d’être assujettie aux communistes. A Gaza, si le Hamas a oscillé entre tolérance et coercition vis-à-vis des groupes liés à Al-Qaida, il est depuis 2015 en conflit ouvert avec ceux (minoritaires) liés à l’Etat islamique (EI).

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Cette distinction essentielle entre ces deux luttes (Palestine et djihadisme) étant posée, celles-ci ne s’excluent pas totalement et, à maintes reprises, on a pu constater que le conflit israélo-palestinien avait alimenté le discours et les actions de groupes ou d’individus djihadistes. En amont du djihad afghan, c’est le contrôle de Jérusalem-Est par Israël, en 1967, qui constitue une date pivot, quand la défaite militaire s’est muée en sentiment d’humiliation collective dans le monde arabe. Par la suite, la reconquête de Jérusalem est devenue un thème prégnant du discours djihadiste. Israël y est présenté comme la tête de pont d’un Occident honni dans une rhétorique également nourrie par un tropisme antisémite à caractère religieux ou importé d’Europe.

Représentations de la mosquée Al-Aqsa

Abdallah Azzam lui-même, pendant ses années afghanes, n’avait jamais perdu de vue le conflit et affirmait que l’établissement d’un Etat islamique en Afghanistan constituait l’étape préalable à la libération de la Palestine. Il souhaitait y entraîner des combattants qui, par la suite, auraient pu tenir tête à Israël par les armes, de manière conventionnelle. Dans l’iconographie djihadiste, la symbolique religieuse de cette reconquête s’exprime par l’omniprésence des représentations de la mosquée Al-Aqsa [de Jérusalem] ou du dôme du Rocher. Dans la sphère d’ Al-Qaida, les vidéos officielles débutent par la même entame : un message de solidarité de Ben Laden adressé aux Palestiniens ; la mention du conflit dans les derniers discours officiels de l’EI témoigne d’une volonté de capitaliser sur ce thème mobilisateur.

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