« Les Israéliens se sont laissé bercer par l’illusion qu’Israël était un “Etat juif et démocratique” »

0
30

[ad_1]

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une conférence de presse, à Jérusalem, le 25 mai.

Le nouveau round meurtrier entre le Hamas et l’armée israélienne, le quatrième depuis le désengagement d’Israël de la bande de Gaza en 2005, s’est achevé sans surprise par un repli sur soi, sans perspective de paix. La routine en somme. Jusqu’au prochain round.

Moins mortelles mais plus préoccupantes sont les émeutes provoquées par de jeunes Arabes israéliens dans les villes mixtes comme Jaffa, Lod, Ramle, Acre, où jusqu’ici ils cohabitaient pacifiquement avec leurs voisins juifs. Cette explosion de fureur est-elle liée aux événements récents à Jérusalem (tentative d’expropriation des Palestiniens de Cheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est, répression policière sur l’esplanade des Mosquées, défilé provocateur des drapeaux des jeunes sionistes religieux) ou à un malaise identitaire plus profond ? Les deux facteurs ont joué simultanément.

Lire l’éditorial du « Monde » : Israël-Palestine : changer de paradigme

Au cours des décennies 1970-1990, les Arabes (ou Palestiniens) d’Israël, qui ont vécu sous la rude administration militaire jusqu’en 1966, ont connu une nette amélioration de leur condition. Leurs droits politiques se sont étendus. Le niveau d’éducation, en constant progrès, a permis de faire émerger une élite, en politique, dans les milieux d’affaires, dans les professions médicales, dans les médias, chez les intellectuels. Le nombre d’étudiants arabes dans les universités israéliennes a augmenté de 78,5 % entre 2010 et 2017. Les députés arabes ont intégré le jeu parlementaire, se faisant plus revendicatifs.

Discriminations criantes

Ce processus graduel d’intégration n’a pourtant pas fait disparaître les discriminations les plus criantes. Les terres appartenant au Fonds national juif ne peuvent être louées à des non-juifs. Les aides publiques allouées aux localités arabes sont inférieures à celles des localités juives. L’insécurité y est endémique. Le taux de chômage chez les Arabes est plus élevé, il atteint 30 % chez les 18-24 ans. Les écarts de salaires restent importants. Les Arabes d’Israël sont sous-représentés dans la fonction publique et les postes importants de l’Etat leur sont pratiquement inaccessibles.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’unité brisée des partis arabes israéliens

Les relations entre Juifs et Arabes ont connu une régression au début de la seconde Intifada. Des manifestations violentes de soutien aux Palestiniens, en octobre 2000, ont fait l’objet d’une répression brutale, causant la mort de treize manifestants. Un événement qui a laissé des traces. Pourtant, la majorité des Arabes souhaite s’intégrer. Elle est partagée entre loyauté envers l’Etat juif et adhésion à la cause palestinienne, entre « israélisation » et « palestinisation ». Elle réclame la création d’un Etat palestinien tout en souhaitant continuer à vivre dans celui d’Israël. Elle aspire à une meilleure intégration et à une claire différenciation lui permettant de préserver son identité palestinienne.

Il vous reste 55.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: