En Iran, les autorités verrouillent la présidentielle pour mettre sur orbite leur favori, Ebrahim Raïssi

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Le chef du pouvoir judiciaire Ebrahim Raïssi, après avoir enregistré sa candidature à l’élection présidentielle du 18 juin, à Téhéran, le 15 mai.

Les autorités iraniennes ont annoncé, mardi 25 mai, la disqualification des principaux candidats soutenus par les modérés et les réformateurs en lice pour l’élection présidentielle du 18 juin. Le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu rattaché à l’aile la plus dure du régime, chargé d’étudier les candidatures en fonction de leur loyauté envers la République islamique, a transmis la liste des sept candidats qu’il a validés au ministère de l’intérieur.

Tous ceux qui auraient pu faire barrage au candidat favori des ultraconservateurs, le chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raïssi, ont été écartés. Ce personnage central, impliqué dans presque tous les grands dossiers de violations des droits de l’homme en Iran, semble ainsi bien parti pour devenir le prochain président. En 2017, M. Raïssi, qui avait obtenu 38 % des suffrages exprimés, était arrivé en deuxième position, derrière le président sortant, Hassan Rohani, figure de proue du courant dit « modéré ». Au terme de son second mandat, ce dernier ne peut plus se présenter cette année.

Le vice-président, le réformateur Eshagh Jahangiri, et l’ancien président du Parlement (2008-2020), le modéré Ali Larijani, sont empêchés de se présenter. Un coup dur porté aux espoirs de certains électeurs réformateurs qui comptaient se rendre aux urnes pour empêcher Ebrahim Raïssi d’accéder à la présidence.

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Des remous jusque dans les rangs des conservateurs traditionnels

Cette disqualification d’Ali Larijani est pour l’instant la grande surprise de cet épisode électoral. Tout en restant un proche conseiller du Guide suprême, Ali Khamenei, M. Larijani s’était rapproché ces dernières années du président Rohani. Il est, à ce titre, haï par les plus conservateurs après qu’il a apporté un soutien sans faille à l’accord sur le dossier nucléaire, conclu par Hassan Rohani en 2015 avec Washington, Londres, Paris, Moscou, Pékin et Berlin.

Cet accord encadrait la surveillance des activités nucléaires de l’Iran en échange d’un assouplissement des sanctions internationales et avait permis à l’Iran de faire son retour sur la scène internationale avant d’être dénoncé unilatéralement par l’ancien président américain Donald Trump, en 2018. Une grande partie de ses termes sont depuis violés par Téhéran en représailles.

La disqualification d’Ali Larijani provoque des remous jusque dans les rangs des conservateurs traditionnels. « Même les groupes dits révolutionnaires [les fervents soutiens de la Répulique islamique d’Iran] sont aujourd’hui sous le choc », explique un analyste conservateur à Téhéran qui préfère rester anonyme. Le propre frère d’Ali Larijani, Sadegh Larijani, ancien chef de la justice (2009-2019) et lui aussi membre du Conseil des gardiens de la Constitution, est sorti de sa réserve et a attaqué la décision. « Cela fait presque vingt ans que je travaille au sein de ce Conseil, mais je n’avais jamais trouvé ses décisions aussi indéfendables [qu’aujourd’hui] », s’est-il désolé dans un message publié sur Twitter.

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