Jacob Zuma et la filiale locale de Thales convoqués devant la justice

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L’ancien président sud-africain Jacob Zuma (à droite) discute avec un de ses avocats au tribunal de Pietermaritzburg, le 17 mai 2021.

Plus de vingt ans après les premiers soupçons de corruption à leur encontre, l’ancien président Jacob Zuma et la filiale sud-africaine du géant de l’armement français Thales vont-ils enfin être jugés ? Repoussées près d’une dizaine de fois depuis la réouverture des poursuites pour corruption, extorsion et blanchiment d’argent en 2018, les audiences doivent débuter mercredi 26 mai. Mais cette fois encore, il y a peu de chances que les débats puissent se tenir.

Dans une ultime rebuffade, Jacob Zuma, également accusé de fraude, a demandé le 17 mai la récusation du procureur. Fidèle à la ligne de défense qui lui est chère, il accuse Billy Downer, à la tête de l’accusation contre l’ancien président depuis plus de vingt ans, d’être complice d’une conspiration politique impliquant des « agences de renseignement étrangères ». Comme d’autres requêtes similaires rejetées par les tribunaux sud-africains dans le passé, celle-ci a peu de chances d’aboutir. Le cas échéant, Jacob Zuma menace déjà de boycotter les débats.

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Face à lui, le ministère public promet d’aligner plus de 200 témoins pour examiner les faits, qui remontent au milieu des années 1990. Au lendemain de la chute de l’apartheid, le gouvernement sud-africain cherche à équiper sa nouvelle armée. Parmi les commandes qui se profilent, il en est une qui intéresse particulièrement Thales, alors connu sous le nom de Thomson-CSF : la fourniture de corvettes (des petits navires de guerre).

Un circuit parallèle

L’attribution des contrats répond à un processus strictement codifié. Mais, souligne le ministère public dans sa mise en accusation, un circuit parallèle s’établit alors, par lequel les plus motivés « cherchent à glaner des informations au sujet de la procédure et à exercer une influence, directement ou indirectement, sur les décideurs ».

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Ainsi, poursuit le ministère public, il devient rapidement clair aux yeux de Thales qu’en matière de corvettes, c’est la société African Defense System (ADS) qui se détache. Le groupe français acquiert bientôt l’entreprise, qui décroche en 1999 un contrat de 1,3 milliard de rands (l’équivalent de près de 210 millions d’euros à l’époque) afin d’armer les fameuses corvettes. Dans le même temps, le groupe français cède ADS à sa filiale sud-africaine, qui vend à son tour une partie de la société à un partenaire local, Nkobi Investments.

La société est dirigée par un certain Schabir Shaik. Depuis son arrivée sur le sol sud-africain, Thales est associé à cet homme d’affaires, qui figure parmi les directeurs de sa filiale locale. Schabir Shaik n’a ni expertise technique, ni financements à offrir. Il possède en revanche une proximité peu commune avec un homme qui fait déjà figure de poids lourd au sein du Congrès national africain (ANC) : Jacob Zuma. Tout en multipliant les sociétés spécialisées dans la chasse aux contrats publics, l’entrepreneur se présente comme son « conseiller financier ». Il négocie avec ses créanciers, gère ses dépenses personnelles, l’aide à remplir ses déclarations d’impôt…

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