L’agronome chinois Yuan Longping, « père du riz hybride », est mort

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L’agronome Yuan Longping visite un champ de riz super hybride au village de Liande, le 5 août 2017, dans le comté de Guanyang, ville de Guilin, région autonome du Guangxi Zhuang, en Chine.

Spontanément, les Chinois de toutes générations ont rendu un hommage national officieux à Yuan Longping, le « père du riz hybride », mort le samedi 22 mai à Changsha (Hunan).

Depuis l’annonce de sa mort dans l’un des hôpitaux de la ville, des centaines de milliers de personnes y ont déposé des fleurs ou se sont rendues devant le centre de recherche national sur le riz hybride qu’il a dirigé à Changsha mais aussi à l’université de Chongqing qui avait déjà érigé une statue en son honneur. Un événement exceptionnel, qui plus est pour une personnalité n’ayant jamais été membre du Parti communiste chinois. Les réseaux sociaux qui, d’habitude, privilégient les sujets « people » n’évoquent quasiment que son décès.

Yuan Longping est né le 7 septembre 1930 à Pékin dans une famille d’enseignants. En 1949, il décide d’entreprendre des études d’agronomie, l’année même où le Parti communiste s’empare du pouvoir. Ce jeune citadin expliquera son choix par la visite d’une ferme au cours d’une sortie scolaire.

Diplômé en 1953, il devient enseignant dans un établissement d’enseignement agricole du Hunan, et continue parallèlement à mener des recherches en génétique. A la fin des années 1950, il sera aussi marqué par la famine qui a ravagé le pays, à la suite du Grand Bond en avant lancé en 1957, cette tragédie qui provoqua, de 1959 à 1961, la mort de dizaines de millions de Chinois.

Améliorer les rendements agricoles

Plus que jamais, il était convaincu que la génétique allait permettre d’améliorer les rendements agricoles. Une thèse à laquelle n’adhérait pas Mao Zedong. Un scientifique qui le soutenait, Guan Xianghuan, se suicida au début de la Révolution culturelle en 1966. En 1968, certains champs où Yuan Longping menait ses expérimentations ont d’ailleurs été détruits. Il ne faisait pas bon être scientifique à cette époque.

Néanmoins, Yuan Longping put mener ses recherches à bien et commença à partir de 1973 à produire du riz hybride dont le rendement était d’environ 20 % supérieur au riz traditionnel. C’était une première mondiale. Des équipes américaines, indiennes et philippines étaient aussi sur les rangs mais, de l’avis de Jauhar Ali, de l’Institut international de recherches sur le riz (IRRI) aux Philippines, rapporté par le New York Times, « les Chinois menaient le jeu ». Surtout, à la différence des autres scientifiques, Yuan Longping décida d’appliquer très rapidement le fruit de ses recherches.

Lire l’archive (1969) : La modernisation de l’agriculture chinoise explique les bonnes récoltes de ces dernières années

Dans les décennies qui ont suivi, il a poursuivi ses travaux, permettant sans cesse d’améliorer les rendements jusqu’à atteindre 15 tonnes de riz par hectare en 2014. Selon le China Daily, encore récemment Yuan Longping et ses équipes travaillaient sur des cultures de riz résistant au sel, appelées le « riz de mer ». Aujourd’hui, le riz hybride occupe 57 % des surfaces rizicoles en Chine, contribuant selon l’Agence Chine nouvelle, à nourrir 80 millions de personnes supplémentaires par an. Selon la Chine, sa zone de culture à l’étranger atteint huit millions d’hectares. Yuan Longping s’est également beaucoup investi pour faire bénéficier du résultat de ses recherches d’autres pays en voie de développement, notamment l’Inde et Madagascar.

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