Le conflit israélo-palestinien se joue aussi à coups de hashtags

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Capture d’écran d’un post Instagram de la mannequin américaine Bella Hadid durant une manifestation #freepalestinienne datant du 16 mai.

C’est une claque devenue mondialement connue. Le 15 avril, une vidéo publiée sur TikTok montre un jeune Palestinien gifler deux juifs orthodoxes dans le tramway de Jérusalem. La séquence devient virale, à tel point que les médias israéliens s’inquiètent que ce geste ne devienne une nouvelle mode sur les réseaux sociaux. Certains parlent même de « TikTok Intifada ».

Ces vidéos, très courtes, se partagent sans vérification et s’accompagnent de très peu de contexte.

La vidéo de la gifle a exacerbé les nouvelles tensions à Jérusalem. Prétextant plusieurs agressions du même genre, filmées sur TikTok, le groupe suprémaciste juif Lehava a organisé une marche le 22 avril pour « restaurer la dignité juive ». Les réseaux sociaux ont alors été inondés d’images de ces manifestants criant « Mort aux Arabes ! ». Des captures d’écran de conversations entre juifs ultranationalistes voulant « casser de l’Arabe » ont été reprises sur les groupes Instagram partagés par la population palestinienne.

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Des vidéos de lynchages de juifs se sont en même temps multipliées sur les plateformes. « Tout cela alimente un sentiment de colère et d’insécurité, analyse Amélie Férey, chercheuse au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po et ancienne professeure au lycée français de Holon, en Israël. J’ai été frappée par le nombre de vidéos qui circulaient chez les Palestiniens et la violence de celles-ci. On avait l’impression qu’à chaque instant il y avait des lynchages des deux côtés dans tout le pays. »

Une guerre des images

Ces vidéos, très courtes, se partagent sans vérification et s’accompagnent de très peu de contexte. Une séquence du 10 mai qui montre des Israéliens faisant la fête devant l’incendie de la mosquée Al-Aqsa a ainsi été mondialement relayée. En réalité, seul un arbre à côté de l’édifice religieux avait pris feu à la suite des violences sur les lieux et les célébrations israéliennes se tenaient à l’origine pour la Journée de Jérusalem, commémorant la conquête de la ville, en 1967.

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Les deux camps mènent donc une guerre des images pour défendre leur cause. Un conflit en ligne qui se joue à coups de hashtags, de stories et de photographies d’enfants en pleurs. Plusieurs comptes Instagram deviennent ainsi des références à suivre. C’est le cas de Mohammed et Muna El-Kurd (respectivement 387 000 et 900 000 abonnés sur leur compte Instagram). Ces Palestiniens particulièrement actifs ces ­derniers jours partagent leur quotidien dans Jérusalem-Est et deviennent un substitut des médias traditionnels, pas assez représentatifs selon la population palestinienne.

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