[Société] Le congé paternité passe à 25 jours le 1er juillet

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À compter du 1er juillet, le congé paternité passera de 11 à 25 jours en plus des trois jours de congé de naissance. Un allongement basé sur un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) qui met en avant les bienfaits du congé paternité sur la construction du lien père-enfant, permet d’amorcer un rééquilibrage du partage des tâches familiales entre les femmes et les hommes et de soutenir l’égalité professionnelle.

À l’heure actuelle, 7 pères sur 10 en moyenne prennent, pour la très grande majorité d’entre eux, la totalité des 11 jours de congé paternité mais ce chiffre varie en fonction des différentes classes socio-économiques. Les travailleurs les plus précaires y ont moins recours, environ 50% des salariés en CDD s’en saisissent, pour ceux qui occupent un emploi stable, le recours au congé paternité est plus élevé. Quoi qu’il en soit, cet allongement du congé paternité est globalement bien accueilli à La Réunion.

« J’aurais bien aimé profiter de ce congé paternité allongé mais mon petit garçon est né en novembre dernier » souffle Joachim. Pour ce jeune papa, aucun doute, « on va vraiment dans le bon sens, on est à une époque où les codes évoluent, les pères ont envie de passer plus de temps avec leurs enfants. On ne veut plus être celui qui nourrit la famille mais qui ne voit pas grandir ses enfants. Onze jours seulement, ce n’était pas suffisant, j’aurais aimé profiter de mon petits garçon plus longtemps, retourner au travail a été un crève-coeur ».

 

Mais tout le monde n’est pas de cet avis, certains ne sont pas prêt à utiliser ces 25 jours de congé paternité. C’est le cas de Patrick, un fringant quinquagénaire « à l’époque, je n’avais pas utilisé tous mes jours de congé paternité. C’était assez mal vu dans le milieu professionnel. C’était plutôt un truc de bonne femme. Et puis quand on est cadre dans une société, si on prend la totalité de son congé paternité, on peut vite passer pour un fainéant, certains ont raté des belles promotions à cause de ça ! » affirme le chef d’entreprise dionysien qui admet volontiers être « un peu à l’ancienne » sur ce sujet.

 

Pour Théo, qui n’a pas encore d’enfant, ce congé paternité de 25 jours est une évidence « je ne sais même pas pourquoi on a attendu si longtemps pour mettre ça en place. Que le père soit plus longtemps à la maison, c’est important et un soutien de taille pour les mères qui sont fatiguées après l’accouchement. Ça leur permet d’avoir de l’aide surtout dans les premiers jours, c’est nécessaire » estime le jeune homme.  

Sonia, mère de trois filles va dans le sens de Théo « pour ma première, ça a vraiment été difficile, je me suis sentie seule, démunie et j’étais vraiment épuisée. Si mon mari avait pu rester quelques jours de plus à mes côtés, surtout pour la première, ça m’aurait permis d’être moins stressée. Et les premiers jours d’un bébé sont magiques, mon mari aurait adoré avoir ces souvenirs là ».

 

 

Sept jours obligatoires

 

Instauré en 2002 sous le gouvernement Jospin, le congé paternité de 11 jours était un premier pas vers l’égalité femme-homme. À l’époque, c’est ainsi que Lionel Jospin expliquait la mesure « avec les mères, les pères doivent pouvoir vivre pleinement l’événement que constitue une naissance ». Ce congé paternité n’était pas une obligation mais un droit.

 

Mi-décembre dernier, dix-huit ans après, l’exécutif est allé plus loin, en faisant passer le congé paternité de 11 à 25 jours et en instaurant une période « sanctuaire «  de sept jours obligatoires. Aux trois jours de congé de naissance s’ajoutent donc les quatre premiers jours du congé paternité. Durant ces sept jours de congé paternité obligatoires, l’employeur ne peut pas faire travailler le nouveau papa. Que ce dernier travaille dans le privé ou la fonction publique.

 

 

L’employeur ne peut pas s’y opposer

 

Ces 25 jours de congé paternité sont comptés en » jours calendaires », c’est-à-dire en intégrant les week-ends et jours fériés. Le congé paternité peut être porté à 32 jours en cas de naissance multiples. Le nouveau papa peut le fractionner pour le prendre en deux fois, à condition qu’aucune des deux absences ne soit inférieure à cinq jours. Le futur père doit prévenir son employeur un mois avant la naissance de l’enfant. Et préciser les dates de début et de fin de congé. Si ces critères sont respectés, l’employeur ne peut pas s’opposer à la demande du salarié. Ce dernier peut prévenir son employeur « par écrit ou à l’oral » précise le gouvernement qui ajoute « il est préférable, pour des raisons de preuve en cas de litige, d’adresser à l’employeur une lettre recommandée avec accusé de réception ou une lettre remise en main propre contre décharge ».

 

 

Les indemnités restent inchangées

 

Pour être indemnisé, le futur papa doit remplir plusieurs conditions :

• prendre son congé paternité dans les quatre mois qui suivent la naissance de l’enfant
• posséder un numéro de sécurité sociale depuis au moins 10 mois à la date du début du congé
• avoir travaillé au moins 150 heures au cours des trois derniers mois précédant le congé

 

Les indemnités journalières sont versées tous les 14 jours par la Caisse primaire d’Assurance maladie, elles vont de 9,66 euros à 89,03 euros. Elle sont calculées sur la somme des trois derniers salaires bruts perçus avant la date d’interruption du travail et divisé par 91,25.

 

 

Prochaine étape, le rendre obligatoire ?

 

Une seconde jeunesse pour le congé paternité qui n’avait pas évolué depuis dix-huit ans. Mais certains élus souhaiteraient que le dispositif soit renforcé en le rendant obligatoire afin de rétablir l’égalité du regard porté sur la femme et l’homme dans l’entreprise. Selon certains sondages, un Français sur deux serait favorable à cette mesure. Mais l’exécutif a décidé de ne pas

 

F.H.

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