« En Israël et en Palestine, si la jeunesse n’est pas prise au sérieux, les braises un jour s’enflammeront pour tous »

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Tribune. En 2019, la série israélo-américaine Our Boys, créée par Hagai Levi, Joseph Cedar et Tawfik Abu Wael, a suscité l’ire du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Elle relatait le meurtre d’un jeune Palestinien par de jeunes juifs ultraorthodoxes vengeant l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents juifs israéliens par des Palestiniens. Dans ce drame en deux actes, victimes et bourreaux avaient pour la plupart entre 16 et 19 ans. Ce fut le point de départ de la guerre de juillet 2014 entre le Hamas et Israël.

Les auteurs de la série avaient fait le choix de se concentrer sur le mécanisme de vengeance, l’enquête exemplaire des services intérieurs israéliens et le procès qui s’ensuivit. Mais cette trame ne convenait pas à Benyamin Nétanyahou : pourquoi évoquer ainsi quelques jeunes égarés alors que ce sont « eux » qui sont sans foi ni loi, et « nous » si moraux ? Dans un pays qui pleure collectivement la mort de chaque enfant, l’idée que certains de ses enfants puissent être des assassins est insoutenable.

Il y a quelques jours, tandis qu’un nouvel affrontement s’engageait entre Israël et le Hamas, des scènes de guerre civile inédites à ce jour en Israël sonnaient la population : des centaines de jeunes juifs et Arabes israéliens, très souvent mineurs, se livraient à des lynchages et des destructions de biens, causant une blessure profonde à la population du pays, chaque communauté ne pouvant plus pointer uniquement « les autres » comme acteurs de violence. On a entendu à la radio israélienne des responsables pédagogiques des deux communautés supplier les enseignants de sortir dans les rues pour ramener leurs élèves à la raison et à la maison. L’un de ces enseignants fut violemment passé à tabac à Saint-Jean-d’Acre.

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Il y a quinze jours à peine, d’autres images parvenaient d’Israël : le pays respirait enfin après un an de lutte contre la pandémie de Covid-19. Les bars, les discothèques, les salles de spectacle et les salles de sport étaient ouverts, et la population – de Tel-Aviv notamment – exultait, retrouvant son identité festive. Mais d’autres masques que les masques hygiéniques tombaient.

Cynisme du Hamas et de Nétanyahou

Pour qui suit la vie politique dans la région, il est aisé de reconnaître un certain cynisme du Hamas et de Benyamin Nétanyahou dans cette escalade qui a mené aux tirs nourris de roquettes et de missiles sur Israël, et aux bombardements en représailles, d’une amplitude rare, sur Gaza : les deux pouvoirs font face à une fragilité démocratique opposée. D’un côté, des élections à répétition ne permettent pas à Benyamin Nétanyahou d’asseoir son pouvoir et d’échapper aux procès qui lui pendent au nez, faute de majorité claire. De l’autre, le Hamas proteste contre l’annulation des élections annoncées par Mahmoud Abbas, après quinze ans de gel des urnes, et se pose comme leader puissant et actif des Palestiniens.

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