[Faits Divers] Elle percute un scootériste et repart comme si de rien n’était

SAINT-PIERRE. Après avoir percuté un jeune homme de 16 ans, une conductrice est partie sans même daigner alerter les secours.

La consternation régnait au tribunal correctionnel de Saint-Pierre hier matin, alors qu’était entendue Marie-Brigitte T. Tirée à quatre épingles, la cinquantenaire ne s’est excusée que du bout des lèvres à la toute fin de l’audience. Mais le manque de compassion dont elle a fait preuve choque les magistrats. Le 3 octobre 2019 au matin, alors qu’elle est pressée pour se rendre à son travail, la conductrice décide d’emprunter la voie cannière qui relie Saint-Pierre au Tampon. Cette voie est exclusivement réservée aux véhicules lents et cyclomoteurs et donc interdite aux voitures, pour rappel. Qu’à cela ne tienne, Marie-Brigitte T. l’emprunte en circulant à vive allure. À la sortie d’un virage, elle croise un premier scooter qu’elle évite de peu. Il s’agit du dalon de sa prochaine victime. Car une quinzaine de mètres plus loin, c’est un autre scootériste qui, après avoir marqué un stop, s’insère sur la voie. C’est le choc et le scootériste de 16 ans est projeté par terre. Il a la cheville cassée et il est en pleurs. C’est alors que Marie-Brigitte sort de son véhicule, sans un regard pour le blessé vérifie d’abord son véhicule. Son premier réflexe n’est pas d’alerter les secours … mais de sortir immédiatement un constat qu’elle remplit elle-même. Puis elle repart avec le document sous le bras après avoir recueilli la signature de l’adolescent. Comme le rappelle le père du jeune homme blessé, ce jour-là, son fils a fait confiance à une adulte mais s’est rendu compte qu’ils s’était fait berner. “Cela a été très dur pour mon fils, qui n’avait plus confiance dans les adultes. Elle a tout coché elle-même, a fait le schéma et il s’est écroulé quand il a compris”, déplore le père. Et pour cause, Marie-Brigitte travaillant pour une compagnie d’assurance, elle a tourné le constat d’accident pour se défausser au maximum. À la barre, elle continue d’argumenter sur la responsabilité du scootériste, maintenant qu’il n’a pas respecté le stop. Mais l’accident s’étant passé bien plus loin que le panneau, ce scénario ne convaincra pas. “Il est mineur, en état de choc et vous n’appelez même pas les secours, c’est incompréhensible, il faut que cette dame arrête de conduire pour réfléchir à ses devoirs d’être humain, de conducteur et d’adulte”, souligne le procureur Benoît Bernard en rappelant les 50 jours d’ITT prescrites à la victime. La présidente Sylvie Roy l’a condamnée à 4 mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende dont 1000 euros avec sursis. Elle a également écopé d’une suspension de son permis de conduire pendant 6 mois. Les dommages et intérêts de la victime seront fixés plus tard, après une expertise médicale.

LAURENCE GILIBERT