Juan Francisco Valle, le garde civil qui a sauvé un nourrisson de la noyade à Ceuta

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Image fournie le 18 mai 2021 par la garde civile espagnole montrant Juan Francisco Valle, un plongeur du groupe spécial pour les activités sous-marines sauvant un nourrison des eaux de la Méditerranée.

Plus que les adolescents marocains escaladant le brise-lames, le déploiement de blindés espagnols ou les tirs de grenades lacrymogènes en direction des migrants, c’est l’image de Juan Francisco Valle, un plongeur de la garde civile espagnole sauvant, mardi 18 mai, un nourrisson des eaux de la Méditerranée qui illustre le mieux la grave crise migratoire et diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

Depuis le 17 mai, profitant d’un relâchement des contrôles frontaliers du côté marocain, des milliers de personnes ont essayé de rejoindre la plage de Tarajal à Ceuta, enclave espagnole sur le continent africain, qui n’est qu’à 200 mètres à la nage de la frontière avec le Maroc. Mais ce qu’ignorent les migrants, c’est que nager habillé est épuisant.

Le « héros de Jerez »

Dans El Pais, Juan Francisco Valle, surnommé « Juanfran » raconte qu’il a sauté dans l’eau dès qu’il a vu que la mère et le bébé allaient se noyer s’il ne les aidait pas. Lorsque le « héros de Jerez » [Jerez de la Frontera, en Adalousie], comme l’appelle La Vanguardia, l’a récupéré sur le dos de sa mère, le nourrisson – dont on ignore le sexe – était rigide et blanc et il était impossible de déterminer s’il était vivant ou mort. Depuis, les autorités espagnoles ont annoncé que l’enfant et sa mère étaient sains et saufs, sans donner plus de précisions.

L’action de « Juanfran » a rempli sa ville natale de fierté. Sur Twitter, Antonio Saldaña, le responsable du Parti populaire de Jerez, a publié un message :

« Au milieu de tout, du chaos, il y a un HEROS, un ange sans ailes qui, sans hésitation, se jette à la mer et met sa vie au service du destin, pour sauver un bébé. Son nom est Juan Francisco Valle. C’est un plongeur et de JEREZ !!! VIVE LA GARDE CIVILE !!! ».

« Juanfran » raconte à El Pais qu’il avait pratiquement passé les deux jours dans l’eau avec ses compagnons, ajoutant n’avoir « dormi que huit ou dix heures au total depuis dimanche » et ne plus savoir combien de personnes ils ont secourues pendant ces deux jours.

Avant de rejoindre la garde civile, il y a douze ans, « Juanfran » était plongeur dans la marine. A 41 ans, il est l’un des huit membres qui composent le groupe spécial pour les activités sous-marines (GEAS) de Ceuta. Il assure qu’ils sont formés pour faire face « à presque toutes les situations en mer ». Leur travail habituel consiste à récupérer les corps de personnes qui se sont noyées en mer, dans les marais ou les rivières.

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« Avec mes collègues, nous avons sauvé des vies »

Mais, dans un entretien avec la chaîne publique RTVE, il raconte qu’il n’a jamais rien vécu de tel : « C’est une frontière, avec ce que cela implique. Mais on n’avait rien vu d’aussi intense. » Interrogé par La Sexta (la sixième chaîne de télévision espagnole), il exprime sa satisfaction :

« Ces jours-ci, avec mes collègues, nous avons sauvé des vies. »

« Nous nous sommes occupés des personnes qui, selon nous, risquaient de ne pas arriver sur la plage côté espagnol », détaille le plongeur à El Pais. Il décrit une situation dramatique :

« Certains étaient sur des jouets flottants, d’autres harnachés avec n’importe quoi, comme des bouteilles vides. Certains portaient des gilets de sauvetage mal ajustés, qui, au lieu de leur maintenir la tête à la surface, la leur maintenaient sous l’eau. Et il y avait beaucoup de pères et de mères avec leurs enfants accrochés comme ils le pouvaient sur leur dos. »

Raison pour laquelle il a choisi d’accompagner et de secourir ceux qui étaient le plus en difficulté, comme la mère de ce bébé.

Selon le plongeur, lui et ses collègues ont connu des moments difficiles, lundi et mardi, à l’aube quand « des dizaines de personnes d’origine subsaharienne ont commencé à sauter à l’eau. Nous avons eu du mal à les repérer dans l’eau, la nuit, en raison de leur peau foncée… On ne les a pas vus, on ne sait pas s’ils avaient des enfants », déplore-t-il.

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Même si le dénouement est plus heureux, l’image n’est pas sans rappeler le sort d’Aylan Kurdi, cet enfant syrien de 3 ans retrouvé mort noyé sur une plage de Bodrum, en Turquie, le 2 septembre 2015, alors qu’il tentait de rejoindre l’Europe avec ses parents et son frère. De son côté, la garde civile signale que, malgré ses efforts, elle n’a pas pu sauver un jeune migrant qui s’est noyé mardi.

Depuis lundi 17 mai, quelque 8 000 personnes ont rejoint Ceuta. Parmi elles, 5 600 ont déjà été expulsées vers le Maroc, selon un chiffre publié mercredi par la préfecture de Ceuta. Jeudi matin, le calme était revenu des deux côtés de la frontière.

Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond la crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l’arrivée, le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.

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