Enquête autour du « pantouflage » à Bruxelles

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La Médiatrice européenne, l’Iralandaise Emily O’Reilly, dans son bureau, à Strasbourg, le 19 avril 2018.

Emily O’Reilly, la médiatrice de l’Union européenne (UE), a annoncé, mardi 18 mai, le lancement d’une vaste enquête sur un phénomène qui, malgré de nombreuses promesses, continue d’entacher l’image et le fonctionnement de la Commission européenne : le système des « portes tournantes » – ou « revolving doors ». Cette rotation de hauts fonctionnaires et de responsables de premier plan entre l’institution européenne et le secteur privé n’est pas neuve, mais sa persistance inquiète visiblement l’ex-journaliste irlandaise. Celle-ci entend, dès lors, s’intéresser au fonctionnement de 14 des 33 directions générales de la Commission, de tous les cabinets, du secrétariat général, du service juridique, du centre de réflexion interne, etc.

Objectif : comprendre un mécanisme qu’elle juge « problématique », presque toutes les demandes d’autorisation introduites par des membres de la Commission désireux d’aller travailler dans le privé étant acceptées (360 sur 363 en 2019, selon l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO). « L’administration de l’UE devrait être davantage consciente de l’impression que produit dans l’opinion le fait que des experts de la régulation gagnent le secteur privé, où leurs connaissances et leur réseau peuvent avoir une valeur commerciale ou autre », écrit la médiatrice.

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C’est bien sûr le dossier de José Manuel Barroso, président de la Commission durant dix ans (2004-2014) et aujourd’hui employé par la banque Goldman Sachs, qui a marqué les esprits. En 2018, son successeur (2014-2019), Jean-Claude Juncker, avait introduit quelques réformes pour éviter la réédition d’un tel épisode. Dont l’obligation, pour les commissaires, d’attendre deux ans avant une éventuelle reconversion et, en tout cas, de déclarer les activités qu’ils souhaiteraient exercer. Les ex-commissaires sont aussi désormais soumis à certaines limitations dans l’exercice de leurs nouvelles fonctions, mais le contrôle sur celles-ci est, en réalité, quasiment inexistant.

« Cordon sanitaire »

Aujourd’hui, bien des questions subsistent. Par exemple à propos de Günther Oettinger, successivement commissaire à l’énergie, à l’économie numérique et au budget. Le responsable allemand travaille pour une société de communication et de lobbying qui compte notamment un fabricant de tabac parmi ses principaux clients. A la fin de 2020, l’ex-commissaire avait, en fait, introduit treize demandes d’autorisation, et sept de ses employeurs potentiels figuraient au registre de lobbying de l’UE, selon Transparency International.

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