« La proposition européenne est un élément de réponse à la catastrophe environnementale et sociale »

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Tribune. L’ancienne ministre des affaires européennes, Noëlle Lenoir, a signé, dans l’édition du Monde datée du 29 avril, une tribune Devoir de vigilance : « Avec le projet du Parlement européen, la responsabilité des entreprises n’aurait plus à être prouvée mais serait présumée », qui est plutôt un pamphlet contre la proposition européenne pour un devoir de vigilance des multinationales.

Au fond, cela n’a rien d’étonnant. La proposition de directive européenne, à laquelle j’ai largement contribué, est un texte de rupture avec le statu quo de la mondialisation dérégulée et de l’impunité des entreprises multinationales. Un statu quo que le camp politique de Mme Lenoir, main dans la main avec les lobbys patronaux, s’est échiné à protéger depuis des décennies.

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Pourtant, les tragédies s’accumulent. Selon une enquête publiée par le quotidien britannique The Guardian, au moins 6 750 travailleurs migrants sont morts sur les chantiers liés à la Coupe du monde du Qatar où opèrent Vinci, Bouygues et au moins 12 autres multinationales européennes. Nestlé, Mars et autres groupes chocolatiers auraient profité du travail d’au moins 790 000 enfants en Côte d’Ivoire et au Ghana, révélé par une étude de l’institut de recherche NORC de l’Université de Chicago.

Le règne de l’impunité

A travers la déforestation importée opérée par les chaînes d’approvisionnement de ses entreprises comme Carrefour ou Casino, l’Union européenne, selon une étude du WWF publiée le 14 avril, est le deuxième destructeur mondial de forêts tropicales. La liste des entreprises profitant de ce genre de scandales est interminable puisque près de 70 % du commerce global a lieu dans les chaînes d’approvisionnement mondialisées des multinationales où l’impunité règne.

L’impunité continue de régner parce que les entreprises multinationales ont un deal avec la classe politique dominante. Elles peuvent organiser la plus abjecte exploitation des êtres humains et de l’environnement et en tirer profit, tant que le sale boulot est fait hors du territoire européen et, si possible, par des fournisseurs ou des sous-traitants.

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L’Union européenne leur facilite bien le travail en négociant à tour de bras des accords de libre-échange sans exigence sociale et environnementale, comme en ce moment avec le Mercosur et la Chine : tout est fait pour permettre aux entreprises d’étendre leurs chaînes d’approvisionnement là où les travailleurs et l’environnement sont les moins protégés. Mais lorsque des victimes demandent justice, les multinationales prétendent ne pas savoir dans quelles conditions sont produites leurs marchandises et ne pas pouvoir agir. Le législateur et le juge, eux, s’en lavent pour l’instant les mains.

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