La Finlande adopte dans la douleur le plan de relance européen

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La première ministre finlandaise, Sanna Marin, au Parlement, à Helsinki, le 18 mai 2021.

Et tout à coup, le vice-président de la commission européenne, Valdis Dombrovskis, s’est mis à tweeter en finnois. Dans un message publié sur son compte le 11 mai, le Letton assurait que le plan de relance européen était un dispositif « unique et strictement limité dans le temps » et « [leur] chance de [se] remettre de cette crise exceptionnelle ». Au même moment, à Helsinki, les députés débattaient une dernière fois, avant le vote prévu le lendemain.

Or, à Bruxelles, depuis quelque temps, l’inquiétude montait : la Finlande allait-elle tout faire capoter, en s’opposant à la ratification du plan, indispensable dans les 27 Etats membres, pour qu’il puisse être déployé ? Il aura fallu attendre une semaine pour que les membres de l’Eduskunta, le Parlement finlandais, votent enfin et ratifient le plan, à 134 voix pour et 57 contre. Si le risque d’un rejet semble avoir été exagéré, les craintes étaient bien réelles. Les débats au Parlement, ces derniers mois, ont révélé l’étendue de l’opposition à un plan jugé trop coûteux et créant un précédent en faveur d’un fédéralisme fiscal, redouté à Helsinki.

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Lors des négociations à Bruxelles, au printemps 2020, la Finlande n’avait pas officiellement rejoint le groupe des « quatre frugaux », constitué de l’Autriche, des Pays-Bas, de la Suède et du Danemark. Mais la première ministre sociale-démocrate, Sanna Marin, n’a jamais caché qu’elle partageait leurs réticences, concernant notamment la part des subventions et le principe d’un endettement commun.

« Politisation des débats »

Depuis, cependant, elle n’a eu de cesse de le défendre, ce qui n’était pas chose aisée : un sondage publié le 9 mai, par le think tank Eva, révèle que seulement 40 % des Finlandais y sont favorables, contre 38 % qui s’y opposent et 23 % sans opinion. L’automne dernier, une initiative populaire, en faveur d’un référendum, a rassemblé les 50 000 signatures nécessaires pour organiser un vote au Parlement. Les députés ont rejeté la proposition le 11 mai.

« La commission a estimé que le plan pouvait donner lieu à un transfert de pouvoir vers Bruxelles », explique Juha Jokela

Mais la surprise est venue de la commission constitutionnelle de l’Eduskunta. Le 27 avril, ses membres ont décidé d’imposer un vote à la majorité des deux tiers pour la ratification. « La commission a estimé que le plan pouvait donner lieu à un transfert de pouvoir vers Bruxelles, ce qui justifie la majorité qualifiée », explique Juha Jokela, spécialiste de l’Europe à l’Institut finlandais d’études internationales. « Cela peut renforcer la légitimité du vote, mais a aussi conduit à une politisation des débats », constate-t-il.

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