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FactuelDans la troisième ville du pays, déchirée par la pauvreté, le racisme et le narcotrafic, les indigènes se sont joints à la mobilisation sociale.
A Cali, la troisième ville de Colombie, le grand carrefour rebaptisé « puerto Resistencia » est bloqué par les manifestants depuis le 28 avril. Les Indiens venus prêter main-forte à la mobilisation urbaine sont passés dire au revoir, mercredi 12 mai. Joyeusement entassés dans leurs bus multicolores, ils ont été acclamés par la foule.
« Nous ne partons pas, nous nous déplaçons pour continuer la lutte dans nos territoires, contre le gouvernement d’Ivan Duque et ses mauvaises réformes », précise le leader indien Ermes Pete Vivas. M. Duque a retiré, dès le 2 mai, la réforme fiscale à l’origine de la mobilisation sociale, sans réussir à la désamorcer. La virulence de la répression policière a envenimé la crise économique et sociale. Après Cali, c’est la ville de Popayan, encore plus au sud, qui s’est enflammée.
« Nous voulons un meilleur pays, c’est tout, explique Marlen, 47 ans, qui appartient à la communauté des Indiens Nasa. La police ne peut pas tuer comme ça. Il faut protester pour qu’elle arrête. » Son voisin GenaroIlamo précise : « Moi, je dis que si le gouvernement reconnaît ses crimes et demande pardon, les gens de Cali rentreront chez eux et nous dans nos réserves ». Mais la jeunesse n’est pas d’humeur conciliatrice. Wepe Muellas, 23 ans, lui aussi un Nasa venu du village de Toribio, entend bien « résister jusqu’à ce que Duque s’en aille ». Sur son torse tatoué, le portrait de ses ancêtres indigènes côtoie les mangas japonais.
Les Indiens du département du Cauca et leur organisation, le Conseil régional indigène du Cauca (CRIC) ont de l’expérience en matière de lutte sociale, et de répression policière. « Cette fois, nous ne nous battons pas pour défendre les droits des peuples indiens, précise Ermes Pete. Cette fois, nous sommes en “minga” par solidarité avec le peuple colombien tout entier ». Marlen explique : « La minga, c’est le moment où tout une communauté se réunit, pour réaliser des travaux communautaires ou pour défendre ses droits. Participe qui veut. Le CRIC se charge du transport, chaque communauté de la nourriture, des hamacs et de tout le reste. Ceux qui sont restés dans les territoires contribuent en envoyant de la nourriture. Tous les trois jours, il y a relève : les gens qui sont fatigués rentrent et d’autres arrivent. »
Pour l’occasion, les Indiens ont installé leurs modestes tentes, faites de bâche de plastique noir, et leurs énormes casseroles communautaires sur le campus de l’université du Valle. Ils étaient plus de 3 000.
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