Au Chili, les indépendants domineront l’Assemblée constituante

0
23

[ad_1]

Un électeur déguisé en dinausore vote pour l’Assemblée constituante, à Santiago, le 16 mai.

C’était un scrutin inédit dans l’histoire du Chili. Les électeurs ont eu deux jours, samedi 15 et dimanche 16 mai, pour choisir les 155 personnes chargées d’écrire le texte fondamental qui devrait guider la vie du pays pendant les décennies à venir. Alors que plus de 90 % des bulletins avaient été dépouillés dimanche soir, le vote marque la défaite de la droite (environ 20 % des suffrages), des partis traditionnels et la victoire des candidatures indépendantes. Etalée sur quarante-huit heures, afin d’aplanir les déplacements en raison de la pandémie due au coronavirus, l’élection de l’Assemblée constituante, initialement prévue au mois d’avril, avait été reportée face à la forte recrudescence des contaminations.

« La droite au pouvoir est punie. Le gouvernement est faible, abîmé et cela se reflète dans ces résultats, analyse Paulina Astroza, politiste et enseignante à l’université de Concepcion (centre du pays). La droite s’est alliée à l’extrême droite et elle ne parvient même pas au tiers des suffrages auquel elle prétendait au minimum. » Un étiage d’autant plus signifiant que deux tiers des voix sont nécessaires pour approuver les articles de la Constitution.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : malgré une vaccination massive, l’épidémie est hors de contrôle au Chili

Les candidatures indépendantes enregistrent, elles, « un triomphe », selon Mme Astroza : « Il s’agit des acteurs des mouvements sociaux, qui militent pour la défense de l’environnement ou le droit à un logement digne, par exemple, ce sont ceux qui sont descendus dans la rue en 2019 pour manifester, en dehors des partis politiques. » Les résultats des candidatures indépendantes sont « une grande surprise », renchérit Julieta Suarez-Cao, politiste et professeure à l’Université pontificale catholique du Chili. « Il s’agit d’une profonde rénovation du système politique. Le Chili a changé », insiste-t-elle.

Etat-providence et protection de l’environnement

Historique, le scrutin constitutionnel est l’un des grands acquis du mouvement social contre les inégalités de 2019, lors duquel le souhait de tirer un trait sur une « Carta Magna » rédigée pendant la dictature (1973-1990) s’est affirmé comme une nécessité autant symbolique que juridique, le texte posant les bases libérales du pays, décriées par la rue. Un an après le soulèvement social sans précédent de 2019, les Chiliens approuvaient massivement lors d’un référendum, en octobre 2020, l’écriture d’une nouvelle Constitution.

Règle inédite : l’Assemblée constituante est composée pour moitié de femmes, une première au monde. Il s’agit d’une exigence des mouvements féministes qui se sont largement unis à la révolte sociale et qui, depuis de grandes mobilisations en 2018, se sont profondément enracinés au Chili. En outre, 17 des 155 sièges sont occupés par des représentants des populations autochtones, la question de la place et des droits de celles-ci s’étant installée avec force lors de la mobilisation sociale.

Il vous reste 48.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: