Enquête pour fraude ouverte au Royaume-Uni sur Gupta

0
43

[ad_1]

Sanjeev Gupta, dirigeant de Gupta Family Group Alliance (GFG Alliance), à Londres, le 28 janvier 2019.

L’étau se resserre un peu plus autour de Gupta Family Group Alliance (GFG Alliance), le groupe d’acier et d’aluminium détenu par l’homme d’affaires indo-britannique Sanjeev Gupta. Vendredi 14 mai, le Serious Fraud Office, l’équivalent britannique du parquet financier, a ouvert une enquête pour « fraude, commerce frauduleux et blanchiment d’argent ». Il précise qu’il s’intéresse en particulier à ses « arrangements financiers avec Greensill Capital », l’institution financière, qui était son premier prêteur et dont la faillite retentissante, en mars, a fait éclater le scandale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les déboires de Greensill fragilisent Gupta, « colosse aux pieds d’argile » très présent dans la sidérurgie française

Depuis, GFG Alliance, qui emploie 35 000 personnes du Royaume-Uni jusqu’en Australie, et annonce un chiffre d’affaires de 20 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros), est en grande détresse financière, son habituelle source de liquidités lui étant coupée. L’annonce de l’enquête risque à présent de lui être fatale. White Oak Global Advisors – qui avait accepté de lui fournir un prêt d’urgence en Australie et était en discussion pour un autre au Royaume-Uni, pour un total d’environ 500 millions d’euros – ayant annoncé vendredi qu’il retirait son offre. Samedi, l’institution financière californienne a semblé rétropédaler, expliquant finalement que les discussions continuaient, mais que tout prêt serait sujet « aux vérifications nécessaires et à une gouvernance acceptable ». La confusion règne.

En France, le procureur de la République de Poitiers a ouvert une enquête préliminaire, en mars, après la mystérieuse disparition d’un prêt garanti par l’Etat de 18 millions d’euros accordé par Greensill à la fonderie d’aluminium du Poitou, à Ingrandes (Vienne), qui fait partie de GFG Alliance. L’argent a été versé en décembre 2020 sur le compte de la société en France, mais quarante-huit heures après, il était renvoyé à Greensill Capital. La fonderie n’en a jamais revu la couleur.

Prêts hasardeux

L’ascension météorique de Sanjeev Gupta, un ancien courtier en matières premières, intrigue. Depuis 2013, il a multiplié les achats d’usines d’acier et d’aluminium. Son arrivée sur ce marché a pris tout le monde par surprise et l’origine de son financement laissait perplexe. En France, il emploie 2 000 personnes sur une dizaine de sites, dont l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve (Nord), l’usine Liberty Rail à Hayange (Moselle), et la fonderie Alvance à Dunkerque, premier producteur d’aluminium primaire en Europe.

Une partie du voile a été levée avec la faillite de Greensill Capital. Cette petite institution financière britannique s’était, elle aussi, développée en quelques années à peine, vantant son utilisation des nouvelles technologies pour expliquer sa croissance exponentielle. La société s’était même offert le luxe de recruter comme conseiller l’ancien premier ministre David Cameron.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Sidérurgie : Sanjeev Gupta, le patron de GFG Alliance, en difficulté, rompt son silence

En réalité, l’entreprise avait multiplié les prêts hasardeux. Elle entretenait aussi des liens étrangement étroits avec l’empire de M. Gupta, qui était de loin son principal client, dans une profonde relation d’interdépendance. GFG Alliance devait 5 milliards de dollars à Greensill au moment de la faillite. Cette relation très proche a-t-elle masqué des fraudes ? Selon le Financial Times, Greensill avait prêté de l’argent sur la base de commandes que GFG Alliance avait obtenues de clients… qui n’étaient absolument pas au courant de ces contrats. Des fausses factures ont-elles été émises ? Y a-t-il une autre explication ? Le temps que la justice démêle cet écheveau, l’entreprise sidérurgique risque de ne plus exister.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: