Pourquoi les femmes ont-elles des orgasmes ?

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Les mécanismes de l’orgasme féminin ont longtemps échappé aux scientifiques. Si les hommes en ont besoin pour se reproduire, qu’en est-il des femmes ? Cette jouissance repose-t-elle uniquement sur le plaisir sexuel ? Pleins feux sur les mystères de l’orgasme chez la femme.

Si l’éjaculation masculine est nécessaire à la reproduction, l’orgasme féminin suscite encore de nombreuses interrogations. Pour y voir plus clair, intéressons-nous de plus près à ses mécanismes, les différents moyens de l’atteindre et surtout, à son rôle dans la sexualité féminine. 

Que se passe-t-il dans le corps pendant un orgasme ?

Lorsqu’une femme atteint l’orgasme durant un rapport sexuel ou une stimulation telle que la masturbation, des changements opèrent dans tout le corps, “une sorte d’expérience de la tête aux pieds”, explique le Dr Michael Ingber, membre de la Société internationale pour l’étude de la santé sexuelle des femmes spécialisé en urologie, médecine pelvienne féminine et chirurgie reconstructive.  En effet, lorsqu’une femme ressent cette sensation de plaisir intense, cela résulte d’une véritable interaction entre des fantasmes imaginés par le cerveau et des stimulations corporelles tactiles, auditives, olfactives ou visuelles. Généralement, atteindre l’extase est un processus qui évolue en plusieurs phases, bien que cela varie d’une femme à l’autre.

Femme pendant l’orgasme – Source : Timesofindia

Décrite pour la première fois par les chercheurs William H. Masters et Virginia E. Johnson, cette réponse physiologique en 4 étapes se traduit par les phases suivantes : 

1. L’excitation

Lorsque la femme initie un rapport sexuel ou s’adonne aux joies du plaisir solitaire, elle entre dans une phase de désir et d’excitation sexuelle. Au fur et à mesure de ces stimuli, le sang engorge le clitoris, les mamelons et le vagin, explique le Dr Ingber. La pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent. Aussi, des neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la dopamine sont libérés, en plus de la testostérone. 

2. Le plaisir

Précurseur de l’orgasme, la tension sexuelle se développe lors de cette deuxième phase. Toujours selon l’expert, le tiers externe du vagin se gorge encore plus de sang, ce que les scientifiques qualifient de “plateau orgasmique”. La femme est concentrée sur les stimuli sexuels ce qui prend le pas sur toute autre sensation. Parallèlement, la respiration, la pression artérielle et la fréquence cardiaque poursuivent leur augmentation. 

3. L’orgasme

Caractérisé par une série de contractions rythmiques au niveau des muscles du vagin, de l’utérus et du plancher pelvien, l’orgasme associé au plaisir féminin est en réalité la libération de la tension sexuelle liée à l’auto-stimulation ou aux rapports sexuels. Des contractions musculaires peuvent se produire dans le corps tout entier. Souvent, une sensation de chaleur émane du bassin et se répand dans les autres membres. 

3. La détente

Quatrième et dernière phase, la détente est la période où le corps retrouve peu à peu son calme initial. Les muscles se relâchent et le sang quitte les organes sexuels engorgés. La respiration, la fréquence cardiaque et la pression artérielle reviennent également à la normale. 

Pourquoi les femmes ont-elles des orgasmes ?

Les avis sur la question sont divisés, explique David Puts, anthropologue biologiste à la Penn State University au site Live Science. Certains considèrent que les orgasmes féminins n’ont aucune utilité. D’autres en revanche considèrent qu’ils ont probablement eu un rôle pour nos ancêtres en matière de survie et de reproduction. Pour Kimberly Russell, écologiste à la Rutgers University, l’une des théories à ce sujet est que la jouissance de la femme se produit pour reproduire le même processus que son homologue masculin. Certains scientifiques affirment en effet que les orgasmes féminins se produisent parce qu’en tant que foetus, l’être humain dispose des mêmes éléments fondamentaux, peu importe le sexe. Dans ce sens, un peu comme les mamelons chez l’homme, l’orgasme féminin serait devenu une norme. “Cela pourrait être un bonus anatomique” confie l’experte à Live Science. Si l’on se fie à ce scénario, l’orgasme n’a pas fait l’objet d’une évolution spécifique pour les femmes et pourrait n’avoir aucune fonction évolutive à remplir. 

Une hypothèse qui ne fait pas l’unanimité

Patricia Brennan, biologiste de l’évolution au Mount Holyoke College réfute fermement cette hypothèse et considère qu’elle présente plusieurs lacunes. “Ce n’est pas évolutif pour notre corps de consacrer trop d’énergie à des attributs qui ne sont pas bénéfiques. Ces derniers ont tendance à disparaître ou à devenir moins prononcés avec le temps. C’est loin d’être le cas pour les orgasmes féminins”, explique-t-elle. Par ailleurs, ces derniers ont tendance à durer plus longtemps que l’orgasme masculin et peuvent se produire plusieurs fois d’affilée, un mécanisme rare chez l’autre sexe. Autrement dit, “les orgasmes féminins utilisent beaucoup d’énergie pour un attribut qui n’a prétendument aucune fonction”, détaille la spécialiste. Sans oublier que la structure anatomique de l’orgasme féminin n’a pas diminué, souligne-t-elle.  En outre, le clitoris qui est une partie très sensible des organes génitaux féminins est homologue du pénis et occupe une fonction clé dans les orgasmes. A l’instar des mamelons féminins et masculins, ils se développent à partir d’une même structure anatomique, poursuit le Dr Brennan. Pour autant, “un clitoris n’est pas qu’un mini pénis », ajoute-t-elle, “ses structures sont extrêmement bien développées”. 

L’orgasme féminin – Source : Everyday Health

Une réponse physiologique dédiée au plaisir

Aujourd’hui, il existe plusieurs théories sur le rôle de l’orgasme féminin. L’une d’entre elles étant que comme pour certains mammifères femelles qui ne peuvent ovuler que durant un rapport sexuel, nos ancêtres avaient peut être aussi besoin d’orgasmes pour se reproduire. Mais pour Kimberly Russell, cela n’explique pas pourquoi les orgasmes féminins existent encore. Dans ce sens, l’explication la plus légitime à ses yeux est le rôle de la jouissance dans le plaisir féminin, même si culturellement, “l’idée que le sexe puisse être consacré à autre chose qu’à faire des bébés reste quelque peu taboue”, indique-t-elle. En réalité, une relation sexuelle qui apporte du plaisir aux femmes et aux hommes a un rôle social important, explique le Dr Russell. Cela permet de soulager le stress tout en aidant les partenaires à renforcer leurs liens. Ainsi, nos ancêtres auraient pu s’engager dans ces rapports pour augmenter la cohésion du groupe ou atténuer les conflits. Dans ce sens, les orgasmes féminins auraient pu agir comme une sorte de lien social. Le fait que le plaisir soit l’unique raison pour que cet attribut ait évolué va à l’encontre des conceptions classiques au sujet de l’existence du sexe et des orgasmes”, poursuit-elle. Mais pour le Dr Brennan, cela serait parfaitement logique. “Faire l’expérience du plaisir – cela semble être une bonne idée sur le plan de l’évolution”, conclut-elle. 

Il existe plusieurs types d’orgasmes

Contrairement aux hommes, les femmes sont capables d’éprouver plusieurs types d’orgasmes. Certains estiment même qu’il existe jusqu’à 11 types d’orgasmes féminins. Pour le Dr Steven R. Goldstein, directeur de l’échographie gynécologique et codirecteur de l’ostéodensitométrie au Langone Medical Center, l’orgasme clitoridien lié à la stimulation de l’organe éponyme serait probablement la forme de jouissance qui se rapproche le plus de l’orgasme masculin, dans le sens où il devient difficile de poursuivre l’activité sexuelle immédiatement après qu’il se soit produit. 

Pour autant, certaines femmes peuvent également obtenir cette satisfaction sexuelle via un orgasme vaginal, lié à la stimulation du fameux point G. Ce dernier, localisé sur les parois antérieures du vagin, 2 à 5 centimètres derrière l’os pubien peut entraîner des sensations explosives. Dans certains cas, sa stimulation peut même provoquer l’éjaculation féminine durant une pénétration digitale ou un acte sexuel, ce que l’on appellerait les femmes fontaines. 

Enfin, les zones érogènes peuvent être à l’origine de plusieurs types d’orgasmes. “Il existe de nombreuses voies nerveuses responsables de l’expérience de l’orgasme chez les femmes”, affirme le Dr Beverly Whipple, ex-présidente de l’American Association of Sex Educators, Counselors and Therapists.

L’incapacité à avoir un orgasme – Source : Cleveland Clinic

Pourquoi certaines femmes n’arrivent-elles pas à avoir un orgasme ?

Outre les problèmes physiques qui peuvent empêcher une femme de ressentir un orgasme, les émotions ont également un impact important sur la libido et la jouissance sexuelle. La dépression, l’anxiété ou le stress peuvent impacter le corps et freiner la progression de la femme le long du cycle de la réponse sexuelle, explique le Pr Ingber. L’incapacité à lâcher-prise, la peur, la distraction ou la culpabilité interviennent également durant les ébats et peuvent affecter l’orgasme. Comme leurs homologues masculins qui peuvent souffrir de dysfonction érectile, les femmes peuvent, elles aussi, avoir du mal à maintenir un flux sanguin adéquat, poursuit l’expert. Dans ce sens, la consultation d’un sexologue peut s’avérer salutaire pour renouer avec son intimité.

Relayé par nos confrères de Pourquoi Docteur, un sondage IFOP pour CAM4 mené en novembre 2015 a révélé que 50% des Françaises auraient du mal à atteindre le septième ciel alors que cela ne concerne que 6% de leurs partenaires. Ce chiffre expliquerait en partie leur tendance à culpabiliser lorsqu’elles ne parviennent pas à ressentir ce plaisir ultime. La charge mentale, le surmenage du quotidien et les pensées parasites ou négatives entravent également la sensation de bien-être pendant l’acte sexuel et sont souvent évoquées par les femmes qui ne parviennent pas à jouir. Enfin, une cause récurrente de cette incapacité à retirer du plaisir de ses relations sexuelles est le manque d’estime de soi, révèle ce sondage. Les complexes physiques ou une mauvaise image de son corps peuvent amener les femmes à se sous-estimer face à leur partenaire. 

Pour ressentir cette jouissance féminine, il est impératif que l’on se sente en accord avec soi-même et avec l’autre, tout en prenant son temps, car l’orgasme ne s’atteint pas en quelques secondes. Cette relation sexuelle doit être vécue sans culpabilité ni honte. Pour avoir un maximum de plaisir durant les préliminaires, la masturbation féminine ou le rapport sexuel, il est essentiel de savourer ce moment en pleine conscience, sans ressentir une pression ou une obligation de faire plaisir à son partenaire. Se mettre en condition et discuter de ses désirs et ses envies peut également ouvrir la voie à de nouvelles expériences sur le plan intime. Pour optimiser le plaisir, les femmes peuvent également découvrir leur corps à l’aide de sextoys ou d’un vibromasseur. 



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