[Société] Cyprien : « Revendiquer ma créolité est important pour moi »

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Ce samedi 15 mai au soir, Cyprien participe à la finale de l’émission The Voice sur TF1. Après cinq étapes-clé, le Réunionnais a atteint le dernier carré de cette saison 10 grâce à un parcours sans fausse note. Qui de Jim Bauer, Marghe, Mentissa Aziza ou de Cyprien comptabilisera le plus de votes des téléspectateurs ? À La Réunion, c’est tout un peuple qui soutient l’enfant du pays, fier et conquis par son talent et sa sensibilité artistique…

 

 

Pensais-tu arriver à ce stade de la compétition ?

Cyprien : « Non, pas du tout ! En réalité, tout ce que je vis au sein de cette aventure The Voice relève de l’inattendu. J’en profite pleinement car je ne pensais vraiment pas parvenir jusqu’en finale de l’émission. Je rêvais d’y participer mais, honnêtement, atteindre ce dernier carré et vivre autant de choses sensationnelles, je n’imaginais pas que tout cela pourrait m’arriver. »

 

Selon toi, qu’est-ce qui a fonctionné dans tes prestations ?

Cyprien : « Je ne sais pas, je ne me l’explique pas vraiment mais, tout ce que je peux dire c’est que j’ai essayé à chacune de mes prestations d’y mettre mon cœur, de faire ressentir au public tout ce que la musique évoque chez moi : des émotions, de la sincérité, toute ma vérité. Si mes interprétations touchent le cœur des gens alors, j’en suis le plus heureux. »

 

Comment te prépares-tu à l’émission de samedi soir ?

Cyprien : « Je me réveille tôt, je fais du sport : je marche et pratique le Hiit (ndlr : entrainement fractionné à haute intensité) ensuite, j’effectue des chauffes vocales, je travaille mes morceaux, je médite sur les paroles, je réfléchis aux messages que j’ai envie de délivrer au travers de la chanson que je vais interpréter samedi soir. Tout le processus de coaching va s’enclencher avec les répétitions sur scène : une semaine intense en perspectives ! Pour l’instant, je ne me sens pas stressé. Tout ce qui m’arrive depuis les auditions en aveugle, ce n’est que du bonus ! »

 

En demi-finale, tu as achevé ta chanson en créole : un clin d’œil à ton île natale et ses habitants ?

Cyprien : « Dans cette aventure, j’ai toujours eu envie de montrer mes racines, de les faire découvrir aux autres. Revendiquer ma créolité est important pour moi. Lorsque j’ai chanté « Corps » pour la première fois, des textes en créoles me sont venus naturellement en tête. Il s’agissait de paroles de la chanson de Meddy Gerville, ‘Sa péi La Réunion’. Cet artiste est un pionnier, une référence en Maloya-Jazz, une grande source d’inspiration, ses influences musicales sont importantes sur ma propre musique. Ses paroles résonnaient si fort en moi que je ne pouvais que les incorporer à ce titre pour ma prestation. »

 

Au-delà du fait d’avoir toujours baigné dans l’univers de la musique, comment as-tu appris à chanter et quand as-tu su que tu en ferai ton métier un jour ?

Cyprien : « J’ai appris à chanter en famille lors de kabars ou autres événements familiaux. Puis, au collège, mon professeur de musique m’a donné envie d’enseigner la musique à son tour. Une fois au lycée, j’ai eu l’opportunité de faire de la musique une option qui m’a amené à poursuivre dans cette voie et à m’inscrire dans une faculté de musicologie à Toulouse. Parallèlement, j’ai intégré un groupe de gospel avec lequel nous avons sillonné la France et c’est alors que je me suis dit qu’il y a peut-être quelque chose à faire dans le métier de la scène que j’ai fini par ne plus quitter en devenant intermittent. Mon but en arrivant à Toulouse à 20 ans était de rencontrer des gens, d’apprendre d’eux car j’avais soif de connaissances, avec une envie irrépressible d’en apprendre toujours plus, de savoir ce dont j’étais capable, connaître quelles étaient mes limites et ce que je pouvais faire pour les repousser. »

 

Tu fais partie de la « Team Amel », professionnellement qu’as-tu particulièrement appris d’elle?

Cyprien : « J’ai énormément appris d’Amel Bent et de son expérience : sa patience, sa hargne, la force émotionnelle dont elle enrobe ses interprétations, toutes les prouesses vocales qu’elle est capable d’effectuer… Amel Bent est une excellente chanteuse et technicienne avec qui j’ai grandi musicalement parlant. Elle m’a appris à respirer, à vivre le moment présent à 100% pour ne pas avoir de regrets et surtout, elle m’a expliqué comment apprivoiser ce qui se trouve enfoui au fond de moi pour mieux le ressortir, à m’approprier et m’imprégner de mes titres « il faut que cette chanson soit tienne, comme si tu l’avais écrite Cyprien ! » me dit-elle souvent. Un précieux conseil que j’essaie de faire résonner en moi à chaque fois que j’interprète une chanson. »

 

As-tu encore le trac avant de monter sur scène ? Comment parviens-tu à le gérer ?

Cyprien : « Oui, j’ai encore le trac ! Mais, nous avons eu l’occasion de répéter toute la semaine sur scène, avec la scénographie etc. Puis, je connais bien cette scène pour y avoir passé cinq étapes donc, à force, je commence à m’y habituer et à me familiariser avec le plateau et les équipes. J’ai mené ma prestation comme si c’était une énième répétition ; le public, Karine Ferri et Nikos Aliagas en plus. Je me suis surpris à éprouver davantage d’excitation que de stress ou de trac au final. En général, le stress disparait dès les premières notes de la chanson car mon envie de l’interpréter est plus intense. »

 

Si tu gagnes The Voice, que feras-tu professionnellement parlant ?

Cyprien : « Je suis encore en questionnement car j’ai plein de projets dans la tête. Voilà quatre ans que je ne suis revenu à La Réunion alors j’ai très envie d’y retourner. Je souhaiterais y faire des choses, de la musique, bien entendu, mais aussi revoir mes amis, rencontrer de gens… Mais surtout, je voudrais revoir ma famille qui m’a tellement soutenu pendant toutes ces semaines d’aventures intenses. J’ai vraiment besoin de me ressourcer et de venir à la rencontre du public réunionnais qui m’a littéralement galvanisé tout au long de mon parcours dans The Voice, c’est très important pour moi. »

 

« Devenir les témoins de cette grande richesse réunionnaise »

 

Si tu ne gagnes pas The Voice, qu’en retireras-tu ?

Cyprien : « La richesse humaine des rencontres. Que le grand public m’ait découvert, j’en ressors heureux, nourri de ces belles âmes : les candidats, les coach et la mienne, Amel tout particulièrement, toute l’équipe de TF1… toutes ces personnes qui donnent de leur personne pour que nous soyons en mesure de donner le meilleur de nous-mêmes sans réfléchir à la logistique autour. Se sentir entouré de cette façon n’a tout simplement pas de prix. »

 

Est-il nécessaire de s’exporter pour réussir dans la musique ?

Cyprien : « Il y a deux écoles voire plusieurs… Je pense qu’il n’est pas obligatoire de quitter l’île mais, il existe ce besoin de s’enrichir d’un peu d’ailleurs pour que notre Maloya ou notre Séga, en ressorte plus fort encore. Entremêler les sonorités est un bon moyen de les mettre en valeur : il existe du Trapmaloya, du Maloya-jazz de Meddy Gerville, du Maloya-Soul, du Séga-jazz, du Séga-reggae… S’exporter permet de renforcer et de mieux ancrer ses racines. Il y a aussi cette génération de jeunes qui quittent La Réunion, qui en emportent un bout avec eux et qui parcourent le monde avec afin de devenir les témoins de cette grande richesse réunionnaise. Personnellement, je suis très heureux de faire partie de cette diaspora réunionnaise-là. Je suis fier de me présenter au monde en disant : « me voici, Cyprien Zéni, Réunionnais et je propose de faire du jazz, de la pop ou de la soul avec ma couleur réunionnaise. C’est notre force à tous ! »

 

Un message à tes fans et tous ceux qui te suivent et te soutiennent dans cette belle aventure ?

Cyprien : « Merci bon pé pou toute la force zot i apporte a moin : lé précieux ! Mi mesure mon chance. Nou tiembo, nou larg’ pa ! »

 

 

Propos recueillis par SV.

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