Etat de crise à la NRA, le lobby des armes pro-Trump

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Un président évincé, un budget déficitaire, une influence en baisse : l’organisation américaine qui défend le port d’arme traverse une passe difficile.

Par Gilles Paris Publié aujourd’hui à 01h44

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Lors de la convention de la National Rifle Association (NRA), à Indianapolis (Indiana), le 27 avril.
Lors de la convention de la National Rifle Association (NRA), à Indianapolis (Indiana), le 27 avril. SCOTT OLSON / AFP

LETTRE DE WASHINGTON

Les balles ont sifflé lors de la convention de la National Rifle Association (NRA), à Indianapolis, qui s’est tenue du 26 au 28 avril. Elles ont fait une victime : Oliver North, son président, élu en 2018, écarté sans ménagement après avoir voulu défier le directeur exécutif du principal lobby américain des armes, l’inoxydable Wayne LaPierre, en poste depuis bientôt trente ans.

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Le duel a perturbé cette grand-messe annuelle que Donald Trump et son vice-président, Mike Pence, ont une fois de plus honorée de leur présence. Car la querelle, assez sordide, a pris le pas sur ce qui constitue l’ordinaire d’un tel rassemblement : célébrer le deuxième amendement de la Constitution américaine – qui garantit à tout un chacun la liberté de posséder une arme à feu –, et agonir tout défenseur d’un encadrement plus strict d’un marché particulièrement laxiste.

Oliver North a mis en cause la gestion du lobby, dont les finances sont au plus mal. Son adversaire l’a accusé de conflit d’intérêts avec la firme de communication que la NRA rémunère grassement depuis des décennies. Notamment pour la réalisation d’épisodes de la série Oliver North’s American Heroes que diffuse la chaîne de télévision NRATV réputée pour sa dialectique aussi subtile qu’un engin de chantier.

Signaux d’alerte

Ancien militaire impliqué dans le principal scandale de la présidence de Ronald Reagan, l’organisation d’un trafic d’armes avec l’Iran pour financer la guérilla antisandiniste des Contras, au Nicaragua, Oliver North, 74 ans, a perdu la bataille, mais son éviction a symbolisé la crise que traverse le lobby des armes.

Les signaux d’alerte s’accumulent depuis des mois. Il y a un an, pour la première fois depuis deux décennies, un sondage de la chaîne NBC et du Wall Street Journal avait fait apparaître qu’une majorité relative de personnes interrogées (40 %) jugeaient négativement la NRA (contre 37 % qui étaient d’un avis opposé). L’enquête avait été réalisée juste après le massacre de masse survenu en février dans un lycée de Floride, à Parkland (dix-sept morts).

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Quelques mois plus tard, en novembre 2018, les élections de mi-mandat ont mis en évidence les limites de la stratégie d’intimidation pratiquée par la NRA. Cette dernière classe chaque candidat en fonction de ses votes ou de ses engagements pour mieux déchaîner sa vindicte contre ceux qui ne respectent pas ses mots d’ordre.

Mais faute de moyens financiers suffisants, elle n’a pu s’engager que dans vingt-quatre campagnes électorales au lieu de quarante-deux quatre ans plus tôt. Pire, elle a été pour la première fois distancée financièrement par les groupes de pression favorables à des législations plus strictes sur les armes, au niveau fédéral comme dans les Etats.

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