[Société] Le Parc, sceptique sur les futurs WC du volcan

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Aménagement. Dans un récent arrêté, le Parc national a émis un avis favorable à la demande de travaux pour implanter des futurs sanitaires au pas de Bellecombe par le Département, mais la formulation de plusieurs remarques suggèrent que le public va devoir s’armer de patience.

“Le directeur du Parc national émet un avis favorable à la demande de travaux concernant la construction de sanitaires provisoires au Pas de Bellecombe-Jacob pour le compte du conseil départemental de La Réunion”. Cette phrase tirée de l’arrêté du 6 mai dernier pris par le Parc National de La Réunion aurait pu se suffire à elle-même, mais les cinq pages qui suivent, démontrent combien le sujet des toilettes au volcan est non seulement sensible, mais interpelle les membres de l’institution dont l’objectif principal est la protection de la biodiversité du territoire.

 

Pour le Parc, le projet de sanitaires provisoires répond à “la nécessité absolue d’installer des sanitaires publics” sur le site le plus fréquenté de La Réunion. Des toilettes qui “ont fait l’objet de nombreuses plaintes de la part des visiteurs”. Chaque année, ils sont près de 400 000 à rendre visite au piton de la Fournaise.

 

En 2014, le Département, responsable du site, a décidé de prendre à bras le corps le problème des toilettes qui à l’époque étaient… inexistantes. L’option des toilettes sèches a été choisie, composée de trois sanitaires classiques sans distinction de sexe. L’année dernière, dans une étude réalisée par l’agence de communication Novative Consuting, mentionnée dans le cahier des charges intitulé “sanitaires publics provisoires sur le Pas-de-Bellecombe” de janvier 2020, cet équipement est “sous-dimensionné” et l’option de toilettes provisoires a été mise en avant (voir par ailleurs).

 

Des travaux sont donc programmés par le Département. Le Parc est donc favorable à la construction des sanitaires, mais “le projet tel que présenté reste insatisfait et non durable”. Les futurs WC provisoires vont nécessiter de nombreuses rotations de camions pour l’apport en eau propre et l’export des eaux usées. Pour le Parc, “une solution alternative devra être étudiée lors de la conception du projet de réaménagement global su site”.

 

Vers le label “Grands Sites de France”

 

Ainsi, le Parc national n’hésite pas à formuler des remarques et des prescriptions sur la demande travaux spécifique aux sanitaires comme les “teintes des peintures utilisées” devront lui être transmises avant les travaux pour avis. Mais l’institution émet aussi des recommandations plus générales sur l’aménagement global prévu par le département. Ce site le plus fréquenté de La Réunion nécessite que le Département “engage dans les meilleurs délais une réflexion d’aménagement et de gestion globale sur le moyen et long terme afin de gérer et maîtriser la fréquentation touristique intense par les visiteurs”, précise littéralement le Parc qui insiste sur la biodiversité et les paysages inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La conception des sanitaires doit alors être durable (diminution de la consommation en eau, pas d’apports de produits chimiques). Cette réflexion permettrait alors de demander le label d’exception “Grands Sites de France” aux avantages économiques intéressants et d’une crédibilité auprès d’un tourisme friand de plus en plus du respect de l’environnement. “Ces objectifs ne pourront être atteints si la stratégie de gestion et d’aménagement se résume à une succession de projets distincts palliant à l’urgence des besoins sur le court terme”, prévient simplement le Parc national dans son arrêté.

 

Véronique Tournier

[email protected]

 



Chiffres

800 000

C’est le montant en euros du budget prévu pour les WC sur remorques soit une remorque femmes constituée de 3 sanitaires individuels, un sanitaire PMR et 1 une remorque hommes constituée de 2 sanitaires individuel, un sanitaire PMR, 3 urinoirs.

 



 

Du provisoire au budget conséquent

 

Dans notre édition du 19 juillet 2020, nous vous révélions le détail du cahier des charges intitulé “sanitaires publics provisoires sur le Pas-de-Bellecombe” de janvier 2020 où le Département semblait donc décidé à prendre très au sérieux le problème des toilettes au volcan. La solution retenue est la mise en place de WC sur remorques soit une remorque femmes constituée de trois sanitaires individuels, un sanitaire PMR et une remorque hommes constituée de deux sanitaires individuel, un sanitaire PMR (personne à mobilité réduite), trois urinoirs. “Attention, ça reste une étude préalable. Il est prévu un réaménagement global du site de Bellecombe, soulignait à l’époque Frédéric Guhur, directeur général adjoint du pôle développement au département. C’est du provisoire sur le site du pas de Bellecombe pour une durée de 5 à 10 ans, le temps de l’aménagement global, mais le dispositif pourra être utilisé ailleurs. Une enveloppe de 800 000 euros est un budget effectivement conséquent, mais on ne parle pas de deux toilettes sèches toutes simples”. Le concept est d’ailleurs présenté comme une sorte de “prototype adapté à différents sites isolés et fréquentés de l’île”.

 



 

Des toilettes sèches inadaptées

 

Suite à de nombreuses plaintes des visiteurs, le Département avait décidé en 2014 d’installer des toilettes sèches au pas de Bellecombe. Cette expérimentation de toilettes sèches s’est avérée non satisfaisante non-pas du fait que le système sec est inadapté d’un point de vue climatique, la région du volcan étant humide, mais inadapté au regard de la fréquentation. Un WC sec peut traiter environ 10 000 “commissions” par an (donc 40 000 pour 4 WC), là où le besoin est de 150 000 (le site reçoit la visite de près de 400 000 personnes par an).

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