[Faits Divers] Coup de feu à l’hôtel : la sœur du policier blessé par balle est sortie de garde à vue

SAINT-DENIS. Un policier a été blessé par balle mardi soir dans le huis clos d’une chambre d’hôtel dionysien. En service, l’agent du commissariat du Chaudron rendait visite à sa sœur. La jeune femme à l’origine du coup de feu a été placée en garde à vue à la suite des faits. Sa garde à vue a été prolongée avant d’être levée ce jeudi sans qu’aucune charge n’ait été retenue à son encontre. Cependant, l’enquête se poursuit en préliminaire.

Le fonctionnaire de police, toujours hospitalisé au CHU après avoir été opéré hier a été entendu par les enquêteurs sur des points précis du dossier. La victime avait beaucoup de mal à s’exprimer, cependant, elle confirme également la thèse accidentelle. Toutefois, des zones d’ombre demeurent, les circonstances exactes de cet incident restent encore à déterminer. Le dossier est loin d’être clos, les enquêteurs poursuivent leurs investigations.

Rappel des faits

C’est une affaire particulièrement délicate impliquant un de leur collègue policier, sur laquelle les enquêteurs de la Sûreté départementale essaient aujourd’hui de faire la lumière. Il est 21h20 ce mardi soir, quand un seul et unique coup sourd a retenti dans une chambre du premier étage de l’hôtel Tulip Inn à Sainte-Clotilde.

Une dizaine de minutes auparavant, une patrouille composée de deux agents de police affectés au commissariat du Chaudron se gare aux abords de l’établissement. L’un d’eux se présente à l’accueil pour rendre une rapide visite à sa sœur qui est hébergée depuis le jour-même dans une des chambres du lieu avec son fils d’à peine deux ans. La jeune femme, dans une situation personnelle particulièrement difficile, entretient a priori de bonnes relations avec son frère. La visite cordiale ne pose aucun problème à première vue.

Dix minutes plus tard pourtant, la trentenaire sort de la chambre et lance elle-même l’alerte. Son frère vient de prendre une balle entre la mâchoire et la gorge, avec sa propre arme de service. Un cortège impressionnant de forces de l’ordre déboule rapidement sur le quartier pour geler la scène. Impossible le soir-même d’en savoir plus sur ce qu’il s’est alors passé.
 

Hors de danger

Emmené en urgence au CHU de Bellepierre, l’homme très grièvement blessé subit dans la nuit de mardi à mercredi une opération critique. Stabilisé mais encore fragile, il n’avait toujours pas pu être entendu par les enquêteurs hier soir pour donner sa version des faits. Ses jours ne sont cependant plus en danger.

La sœur du blessé a, pour sa part, été placée en garde à vue à Malartic dès mardi soir, pour répondre de “tentative de meurtre sur un officier de police”. Si sa garde à vue a été prolongée hier dans l’attente de plusieurs vérifications et de l’audition de la victime, la qualification pourrait évidemment évoluer ou être totalement modifiée dans les heures à venir. L’hypothèse d’un tir accidentel demeurait en effet, hier soir, la piste privilégiée pour expliquer les circonstances du drame qui a bien failli coûter la vie au fonctionnaire de police.

Aucune communication officielle n’est venue éclaircir à ce jour les détails entourant ce coup de feu, laissant la place à de nombreuses interprétations et interrogations. Les sources proches du dossier tenaient cependant à rappeler que l’incident s’est produit dans un cadre privé, et non au cours d’une opération de police bien qu’impliquant une arme de service.

Sur place, les premières constatations ont mis au jour que l’arme avait été intentionnellement débarrassée de son chargeur et de la balle engagée dans le canon durant les minutes qui ont précédé le tir. L’arme de poing de calibre 9mm ne devait en ce sens ne plus présenter de danger. Pourquoi une telle opération en présence d’un enfant et durant une visite de courtoisie ? Et pour quelles raisons la jeune femme s’est retrouvée à manipuler elle-même le revolver?

De nombreuses vérifications doivent encore intervenir pour confirmer ou infirmer la seule version dont disposent pour l’heure les enquêteurs. Celle de la sœur de la victime. L’audition de l’agent blessé, qui pourrait avoir lieu au cours de cette journée de jeudi, apportera nécessairement un éclairage essentielle sur les événements.

Impossible hier d’en savoir plus sur l’affaire. Reste que l’hypothèse de la tentative de suicide a été écartée, la jeune femme étant bien à l’origine du coup de feu. Coup de feu dont il reste à établir avec certitude qu’il était bien accidentel et non intentionnel.

Julien Georget