Qu’est ce que la podophobie et comment la traiter ?

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A l’instar de la peur des araignées ou la peur du sang, certaines personnes peuvent développer une phobie et avoir une attaque de panique à la simple vue de pieds. Bien que cette zone corporelle ne soit pas dangereuse, ressentir une angoisse d’être face à ces organes peut être expliqué.

Quelqu’un qui souffre de phobie peut subir des crises de panique en présence de l’objet de sa peur et certains doivent recourir à des thérapies pour en venir à bout. Alors qu’il existe une anxiété excessive devant des situations sociales, une peur exagérée devant des pieds correspond au nom « podophobie ». 

Qu’est-ce que la podophobie ?

Plusieurs types de phobies se manifestent par un état de panique face à l’objet de son anxiété. Voir ou être touché par des pieds est susceptible de provoquer des angoisses chez certaines personnes au même titre que l’arachnophobie, la peur de l’eau ou la claustrophobie. Des symptômes physiques peuvent apparaître à mesure d’une exposition graduelle aux organes qui causent ces craintes excessives. La peur d’être confronté à l’objet de sa peur dépasse une simple crainte car elle peut générer tout un comportement d’évitement. Un symptôme tel qu’une accélération du rythme cardiaque peut survenir à la simple vue d’un orteil, et ce, même s’il s’agit de celui du phobique. 

Relayée par Healthline et revue par la psychologue Vara Saripalli, la définition de la podophobie n’est pas recensée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles de la santé mentale. Pour autant, elle est bien réelle comme pour d’autres phobies spécifiques. Comme pour les autres phobies, la peur des pieds est caractérisée comme telle lorsqu’elle est hors de proportion avec le danger que provoque l’objet de la crainte excessive. Parfois, la podophobie peut être telle qu’elle peut être un sujet d’angoisses à la simple idée de les voir nus, avec des chaussettes ou des chaussures. Le phobique peut avoir des peurs paralysantes en raison de cette angoisse et cela peut interférer avec la vie professionnelle ou personnelle. L’évitement des situations peut être chronophage et empêcher des tâches quotidiennes comme s’habiller dans le cas de la podophobie. Selon les National Institutes of Mental Health, 12% des adultes américains souffrent d’une phobie spécifique au moins une fois dans leur vie. 

Quelle est la cause de cette peur irraisonnée devant des pieds ?

Interrogée par le Journal des Femmes, Carine Grzesiak, psychologue, indique que cette peur des pieds commence généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. La podophobie peut provoquer des attaques de panique pour des raisons palpables qui sont bien plus concrètes que ce qui relève parfois de la psychiatrie. La spécialiste indique que cette peur des pieds peut atteindre des proportions importantes car les pieds sont souvent associés à quelque chose de « sale » et « de moche ». Certains peuvent ressentir des symptômes désagréables à la vue voire au toucher des pieds. La simple idée d’être exposé à cette situation rend anxieux le podophobe. L’experte indique qu’un podophobe peut ressentir de la peur panique face à ses propres pieds ou ceux de toute autre personne de son entourage. « La forte particularité de cette phobie est qu’il est impossible de se débarrasser de ses propres pieds », éclaire la thérapeute. Elle ajoute que dans cette situation, il faudra accompagner le patient pour atténuer son dégoût, son rejet ou sa peur. Et pour cause, les signes d’anxiété peuvent être très importants en présence de l’objet de sa phobie et celui qui en souffre peut vivre dans une peur persistante. Une personne atteinte par cette peur pourra faire des cauchemars de ce qui provoque cette émotion négative qui peut être à l’origine d’une crise de panique aiguë. 

Par ailleurs, il y a lieu de déterminer d’après les chercheurs une hypothèse selon laquelle il existe une association entre les pieds et un traumatisme. Cette dernière peut être facile à identifier pour le phobique ou au contraire être difficile à élucider. Des mécanismes cognitifs et biologiques peuvent se créer lors d’un traumatisme sans pour autant être appréhendés par le patient. Cette étude suggère qu’il existe une composante génétique aux phobies sans se pencher spécifiquement sur la podophobie. Ces conclusions scientifiques attestent également que les antécédents familiaux sont potentiellement déterminants dans le développement des phobies. Autrement dit, il est possible que vous héritez des peurs excessives de vos aïeux sans forcément avoir développé de traumatisme. 

La peur des pieds. Source : Le Journal des Femmes 

La peur excessive aussi appelée « phobie » devant des pieds peut provoquer des symptômes invalidants qui peuvents’assimiler à un trouble d’anxiété généralisée. Celle-ci peut provoquer des signes psychiques tels que le sentiment de peur ou de panique, un sentiment de dégoût et des symptômes physiques. Parmi eux : l’accélération, la sudation excessive, les nausées, une sensation d’oppression thoracique, les tremblements, l’impression d’être à bout de souffle ou de s’évanouir. En présence de l’objet de sa peur, une personne phobique peut se sentir paralysée ou s’accrocher à une autre personne. Une phobie peut être qualifiée comme telle si elle répond à deux conditions : celle d’avoir ressenti les symptômes plus de six mois et de façon répétée. La phobie doit également être un élément qui perturbe la vie du patient.  Cette femme qui a peur des araignées a perdu le contrôle de sa voiture en en voyant une. 

La phobie peut être paralysante. Source : France Bleu

Comment accompagner les personnes phobiques ?

Pour apaiser les peurs lors de l’exposition à l’objet de sa phobie, l’outil thérapeutique de prédilection est la thérapie cognitive et comportementale (TCC) où le patient est à terme exposé à sa crainte, en l’occurrence les pieds. Carine Grzesiak indique que l’hypnose peut également être une thérapie avec des résultats intéressants pour la névrose phobique. « Elle permet de dissocier le patient de sa phobie, celui-ci peut ainsi retrouver de la souplesse et de la flexibilité dans son quotidien », souligne-t-elle. L’experte parle également d’autres méthodes utilisées pour le traitement des phobies qui peuvent être diverses, de la phobie sociale à la peur de phobie également appelée émétophobie. Comme cette dernière, la podophobie provoque une si grande sensation de danger que la personne phobique aura des conduites d’évitement pour ne pas faire face à l’objet de sa peur. Cette dernière peut ainsi être invalidante car elle devra impliquer des efforts importants d’autant plus que les pieds sont accessibles au patient. C’est pour cette raison que les thérapeutes accompagnent une personne phobique pour gérer la peur au quotidien. Lutter contre la peur est un travail mené par le patient avec la participation du psychologue qui aide à cette désensibilisation.

Comment traite-t-on la podophobie ?

Des traitements médicamenteux peuvent atténuer les symptômes que déclenchent la phobie, qui sont souvent les mêmes que ceux d’une crise d’angoisse ou de panique. L’alprazolam est souvent prescrit par un psychiatre pour ces pathologies lorsqu’elles sont invalidantes, comme c’est le cas par exemple pour la phobie scolaire. Si une solution chimique peut être efficace dans le soin de la podophobie, d’autres outils comme ceux évoqués ci-dessus peuvent aider à surmonter cette peur pathologique.

Si la phobie est très invalidante, un psychiatre ou un médecin généraliste peut prescrire un traitement médicamenteux si l’anxiété devant l’objet de la phobie est sévère et peut générer un trouble panique. Les benzodiazépines et les bêtabloquants sont des molécules qui peuvent atténuer les signes de stress généralisé mais ne sont recommandés qu’à court terme.

Comment diagnostique-t-on la podophobie?

Une peur n’est catégorisée comme phobie que dans la mesure où l’on ressent une anxiété intense lorsque l’on voit des pieds. Les symptômes qui apparaissent doivent également représenter une gêne dans la vie au quotidien et un obstacle pour réaliser les tâches de tous les jours. Si c’est le cas pour vous, il est important d’en discuter avec un spécialiste comme un psychologue ou un psychiatre lorsque la phobie est plus invalidante.  Pour que ces derniers puissent diagnostiquer une phobie, ils analysent vos symptômes suite à l’exposition à la phobie, la durée de vie de ces derniers mais également les volets de votre vie qui sont impactés par les conséquences de cette pathologie. Les spécialistes de cette dernière devront également identifier plusieurs éléments tels que la « peur qui dépasse largement le degré de danger dans lequel on se trouve », l’intensité de l’anxiété, la durée de la peur, les manifestations physiques qui altèrent le quotidien. Les autres paramètres sont également les symptômes qui ne relèvent que de la phobie.

Comment fonctionne la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ?

Comme précisé par la psychologue, la thérapie cognitivo-comportementale peut être une piste à explorer lorsque la phobie est contraignante au quotidien. Cette technique identifie les pensées irréalistes et analyse les réponses au stimulus qui provoque une phobie, en l’occurrence la vue ou le toucher d’un pied. Cet outil thérapeutique a pour objectif d’aligner la situation avec le niveau réel de danger. La thérapie cognitivo-comportementale permet également au patient phobique d’identifier ses symptômes et de les atténuer lui-même grâce à ses pensées. Elle permet de défaire les croyances ancrées et limitantes qui sont associées à l’objet de la peur parfois panique qui constitue un obstacle dans la vie du quotidien. Résultat : les réactions face à l’objet de la crainte excessive ne sont plus aussi fortes qu’au développement de cette dernière.

Qu’est-ce que la thérapie d’exposition ?

La thérapie d’exposition est également un outil qui peut se révéler efficace dans le traitement de la phobie et de la podophobie. Le principe ? Le thérapeute essaie d’atténuer les symptômes face à l’objet de la peur pathologique. Il apprend des techniques de relaxation à son patient en l’exposant graduellement à l’objet de son angoisse, du stimulus le moins effrayant à celui qui est jugé le plus angoissant pour le phobique. A terme, la réponse devant l’objet de la phobie doit être moindre ou nulle avant de passer à la seconde étape. Combinée à la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie d’exposition permet au phobique d’assister à des améliorations considérables. Pour de meilleurs résultats, les thérapeutes pourront utiliser la technologie de la réalité virtuelle. Un simulateur de vol peut par exemple être utile pour les phobiques de l’avion. Affronter ces situations de peur permet de réaliser le décalage entre le danger et l’idée que l’on s’en fait. Résultat : cela aide à combattre l’anxiété d’être exposé à l’objet de sa peur qui peut parfois être paralysante.

D’autres outils thérapeutiques peuvent atténuer les symptômes de la phobie ?

Combinés à la thérapie cognitivo-comportementale ou isolés, des outils thérapeutiques peuvent également aider à atténuer les symptômes liés aux phobies. L’hypnose en fait partie. La méditation de pleine conscience est également une discipline qui permet de mieux gérer son stress, le yoga est idéal pour se recentrer sur soi et les exercices de respiration permettent d’apprendre à se détendre dans les situations qui génèrent un stress. La sophrologie peut également être une discipline de relaxation pour apprendre à lâcher prise devant une source d’angoisse courante telle que la prise de parole en public, par exemple.

Quels sont les autres types de phobies ?

Cités et validées par un Jesus Cardenas, allergologue sur Doctissimo, trois catégories de phobies les distinguent. Les phobies spécifiques concernent les objets, les animaux ou certaines situations. La podophobie en fait partie. Les phobies sociales générales ou spécifiques impliquent les interactions avec d’autres personnes. Certaines phobies sociales sont spécifiques. Par exemple, l’aphrophobie est la peur du désir sexuel ou la blemmophobie est la peur du regard des autres. D’autres situations moins spécifiques telle que la peur du dentiste peut provoquer le stress et l’anxiété voire la peur généralisée.  6 à 10% de la population souffre de phobies spécifiques et la majorité de ces phobiques ne souffre pas de ces dernières car l’objet de la peur est facile à éviter. D’autres phobies spécifiques existent telles que la peur de la laideur ou de la solitude. Celles qui sont le plus invalidantes sont celles qui correspondent à la catégorie des phobies sociales car elles peuvent engendrer d’autres pathologies comme la dépression. Parmi elles, des peurs irrationnelles de situations en public comme par exemple la peur de rougir, de trembler ou de bégayer. Souvent, ces craintes sont liées à une mauvaise estime de soi et au sentiment de ne rien valoir. Ces craintes peuvent avoir des conséquences limitantes comme les comportements qui consistent à restreindre ses relations de façon drastique. La phobie sociale, qui va au-delà de la simple timidité, touche 13 à 14% de la population. L’agoraphobie est aussi une phobie sociale manifestée dans les espaces découverts, des lieux publics avec du passage ou trop peuplés. Comme la phobie sociale classique, elle peut être invalidante et conduire à des comportements pathologiques comme l’abus d’alcool ou de toxiques. Ces habitudes conduisent à un état de dépendance du patient et comme toute pathologie, l’agoraphobie doit être traitée médicalement ou par un thérapeute. Elle touche jusqu’à 2% de la population.



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