[Société] VIDEO – Au Bassin 18, les “requins noirs” gravissent les falaises pour mieux en sauter

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C’est un jour de beau temps, malgré un ciel faisant davantage la part belle aux nuages qu’au soleil, que nous nous retrouvons dans le Sud, au Bassin 18, situé en bord de mer, dans le quartier de Grand Bois à Saint-Pierre. Bien connu des aventuriers du coin tentés par un rafraîchissement dans les eaux turquoises de l’endroit, le lieu est aussi prisé des passionnés de plongeons acrobatiques. Depuis le pont qui surplombe le bassin, on les aperçoit déjà, une bonne trentaine de mètres plus bas, perchés sur les rochers qui leur servent de plongeoir, prêts à s’élancer. 

Mais le Bassin 18 se mérite quand même : pour rejoindre les rochers qui bordent l’eau, il faut d’abord suivre un petit sentier, non-sécurisé, assez technique et abrupt, qui n’est pas forcément accessible à tout le monde. Mais ceux qui se sont donnés rendez-vous cet après-midi-là pour la session de “cliff-jumping” (en français, “saut de falaise”) n’ont aucun souci à se faufiler entre les blocs de pierre massifs ni à dévaler le sentier qui descend presque à pic du bassin. 

 

A l’origine, un marmaille de Langevin 

 

Cet après-midi-là, une petite poignée de passionnés se sont donnés rendez-vous pour une séance de cabrioles tant dans les airs que dans les eaux. Âgés pour la plupart de la vingtaine, ceux-là s’entraident dans chacun de leurs sauts, mais ne se connaissent pour autant pas depuis longtemps. Le collectif qui les a réunis, “Black Shark Réunion”, n’est vieux que de quelques mois et compte une vingtaine de membres à l’heure actuelle. C’est Romain, jeune homme originaire de Saint-Joseph, qui l’a créé, espérant réunir des gens pour partager sa passion du saut. Car pour lui, c’est un passe-temps depuis qu’il est tout petit. “Je sautais avant même de savoir nager”, rigole-t-il. Et pour cause, c’est de Langevin, coin bien connu pour ses bassins qu’il vient, et c’est là où il a passé le plus clair de son temps libre étant marmaille. 

Depuis, Romain a eu envie de partager sa passion avec d’autres, d’où son idée de créer Black Shark Réunion sur les réseaux sociaux. Si lui a appris tout seul, le Saint-josephois qui n’est pas avare de conseils souhaite initier de nouveaux compagnons de jeux. “On essaie de se rassembler au moins une fois par semaine pour des sessions où on s’amuse et on apprend”. Leurs principaux terrains de jeux sont pour l’instant dans le Sud, la majeure partie d’entre eux y habitant. 

 

Sauter oui, mais pas n’importe comment 

 

Son principal conseil pour sauter ? “Me faire confiance !”, plaisante-t-il. En réalité, pour réaliser un bon saut, il s’agit de bien faire attention à la profondeur des eaux où on saute, d’arriver bien droit et de gainer au moment de toucher la surface de l’eau. 

Et la sécurité ? La règle primordiale est de ne jamais sauter seul, ni dans des endroits où on n’a jamais été. D’ailleurs, eux placent souvent quelqu’un dans l’eau pour des questions de sécurité à la réception du sauteur dans l’eau, en cas de malaise ou de “plat” par exemple, ou “quand on tente de nouvelles figures ou quand on est beaucoup plus haut que d’habitude”, explique Adrien, autre membre des Black Shark aussi connu sous le pseudo de Lauzad. 

D’autres vérifications ne sont pas à négliger, notamment après les périodes de crue, qui peuvent charrier des cailloux ou des branchages vers la zone de saut. D’une manière générale, “il ne faut pas sauter dans les endroits qu’on ne connaît pas”, avertit Adrien. Niveau matériel, il est préférable d’avoir une combinaison pour mieux supporter l’eau parfois glacée des bassins, mais aussi pour se faire moins mal en cas de “plat”. Un masque n’est pas superflu non plus, pour être bien sûr de ce qu’il y a sous l’eau, avant de commencer la session de sauts.  

 

Jusqu’à 25m de hauteur 

 

À les regarder faire, il vaut mieux ne pas non plus avoir trop le vertige. Si parfois ils sautent de promontoires (des rochers, parfois même des arbres) nichés à 5 mètres de haut, ils n’hésitent pas à gagner encore plus de hauteur, en fonction de ce qu’il est possible de faire sur les spots où ils se trouvent. Au Bassin 18, ce jour-là, leurs principaux points de départ pour sauter se situent à 7m, voire un peu plus. Le plus haut spot de saut sur le site se trouve lui à 16m de haut, en contrebas du pont. “Sur celui-là, il faut pousser loin, il y a des rochers sous l’eau, et si tu pousses pas assez au moment du saut, tu tombes dessus”, avertit Romain. Justement, pas plus tard qu’en janvier au Bassin 18, un jeune avait tenté, selon des témoins, de sauter du pont qui culmine à 35m de haut, et s’était mal réceptionné, sur les rochers. Un accident qui lui avait valu deux jambes brisées, mais qui surtout rappelle que la pratique, mal maîtrisée, peut être dangereuse. 

Les Black Shark eux, n’ont jamais essayé de sauter depuis le pont, dangereux, mais ont effectué leur saut le plus haut à 25m, sur son spot préféré à Langevin. 

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Plus les sauteurs sont expérimentés, plus ils enrichissent leurs tentatives de “tricks”, soit des figures acrobatiques dans les airs : le “gainer”, un salto avant avec une rotation vers l’arrière, le “barani”, un salto comprenant une demi-rotation dans les airs, ou tout simplement le “backflip”, salto arrière, version simple ou double… parmi d’autres. Les Black Shark tentent même depuis quelques temps des sauts à plusieurs, à deux ou à trois en même temps. “On a voulu augmenter le niveau et passer sur des figures plus aériennes, plus artistiques. Mais ça demande une certaine maîtrise de soi et une confiance en son partenaire quand même !”, sourit le jeune homme.  

 

Le dépassement de soi au programme 

 

Julie, 25 ans, récemment arrivée à La Réunion, saute depuis quelques mois avec les Black Shark, initiée par Romain. “J’avais envie de découvrir les bassins et d’être avec des Réunionnais qui connaissent le coin, mais aussi voir si je pouvais me surpasser”, raconte-t-elle. “La plus grosse appréhension, elle est tout le temps. On a peur de la réception, donc on a peur du saut, mais ça va progressivement, si on y va doucement ça se passe plutôt bien”. 

Pour Lucas, qui avait déjà fait quelques sessions en métropole, s’en donne à coeur joie depuis qu’il est arrivé à La Réunion pour un stage. Pour lui, le cliff-jumping est une affaire de dépassement de soi. “Ce qui est le plus intéressant pour moi c’est de voir ma progression petit à petit, s’entraîner, débloquer quelques trucs physiquement comme mentalement, et d’arriver à faire des sauts qu’on sentait impossibles avant”. 

Cet après-midi-là au Bassin 18, les Black Shark enchaînent les sauts, une dizaine chacun par session. À chaque fois, toujours sous la surveillance attentive et au son des encouragements de leurs camarades, ils gravissent les roches, escaladent les reliefs escarpés qui bordent l’eau, cherchent leur point d’équilibre sur leur promontoire, se concentrent et s’élancent dans une gracieuse pirouette. Des corps qui l’espace d’une demi-seconde semblent suspendus dans les airs, virevoltent, et se raidissent à nouveau pour mieux pénétrer la surface de l’eau. Un vrai spectacle pour les baigneurs, une véritable expérience pour les sauteurs. 

 

Johanne Chung To Sang 

 

Vidéo : 
montage : JCTS –
images : J.CTS/Lauzad/Romainphotographie 

 

 

 

 

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