A Tucson, l’Eglise au secours des migrants

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Par Corine Lesnes

Dans la deuxième ville d’Arizona, près de la frontière avec le Mexique, des lieux de culte sont devenus des sanctuaires pour les réfugiés d’Amérique centrale candidats à l’asile aux Etats-Unis.

A force d’en parler, la crise a fini par arriver. Ce samedi de Pâques, ils sont 350 demandeurs d’asile au monastère des sœurs bénédictines de Tucson (Arizona), à une heure de route de la frontière mexicaine. Le réfectoire est plein, la chapelle envahie par les lits de camp prêtés par la Croix-Rouge. Beaucoup de monde, mais nulle atmosphère de drame. Les enfants font du vélo dans les jardins de l’ancien couvent en s’effaçant poliment quand ils croisent un adulte. Les adolescents demandent la permission de prendre un verre d’eau à la fontaine. Une maman déambule avec son bébé de 5 mois, qui, lui aussi, a fait le voyage depuis le Honduras.

Un jour ordinaire, dans la nouvelle configuration de ce que Donald Trump qualifie de « crise à la frontière ». Dès le matin, Teresa Cavendish, la responsable de Catholic Community Services, l’association humanitaire de l’Eglise catholique, est en liaison avec les autorités. L’Immigration and Customs Enforcement (ICE), la police de l’immigration, et la Customs and Border Protection (CBP), celle des frontières, l’informent des « livraisons » prévues. « C’est une négociation constante », soupire-t-elle. Les fonctionnaires de l’immigration essaient de se débarrasser des migrants accompagnés d’enfants, faute de place dans les centres de rétention. Les associations cherchent à aider, mais elles aussi sont débordées. « Je leur ai demandé de ne pas forcer sur les chiffres aujourd’hui », glisse Mme Cavendish. A 320 lits, le monastère était déjà censé avoir fait le plein.

Deux migrants étudient la carte des Etats-Unis dans un monastère de Tucson (Arizona), où ils ont été accueillis, le 21 février 2019.
Deux migrants étudient la carte des Etats-Unis dans un monastère de Tucson (Arizona), où ils ont été accueillis, le 21 février 2019. Nicole Neri / REUTERS

A 12 h 30, un car sans âge, affrété par la CBP, dépose trois personnes sur le parking du monastère : Melzar G., sa femme et leur fille de 11 ans. La famille a quitté le Honduras il y a trois semaines et franchi la frontière à El Paso, au Texas, à 500 km à l’est. Tous trois sont vêtus de T-shirts Old Navy mais aucun n’a de lacets de chaussures. La CBP les a confisqués, ainsi que leurs effets personnels, comme à tous les migrants. Du Texas, la famille a été expédiée au Nouveau-Mexique puis à Tucson, munie d’un sac plastique transparent qui ne contient qu’une couverture. Melzar, un agriculteur de 42 ans, n’ignore rien de l’hostilité du gouvernement américain. « On connaît Trump, dit-il. Mais c’est pire chez nous. Les extorsions, les assassinats. On est dirigés par une sorte de narco-gouvernement. »

De plus en plus de candidats

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