Aux Pays-Bas, un intellectuel anti-UE relance l’extrême droite

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A la tête de sa formation de la droite nationaliste, Thierry Baudet, un jeune élu néerlandais, ambitionne la première place aux élections européennes de mai.

Par Jean-Pierre Stroobants Publié le 26 avril 2019 à 00h57

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Thierry Baudet lors d’un discours à Zeist (Pays-Bas), le 21 mars.
Thierry Baudet lors d’un discours à Zeist (Pays-Bas), le 21 mars. BART MAAT / AFP

LETTRE DU BENELUX

C’est le nouvel OVNI de la politique européenne : en faisant de son Forum pour la démocratie (FvD) la première formation politique des Pays-Bas lors des scrutins provinciaux et sénatoriaux de mars, le parlementaire Thierry Baudet a signé une performance historique. Même Pim Fortuyn, à la tête de sa liste éponyme, qui bouleversa la vie publique du royaume et trusta 37 % des voix à Rotterdam, avant de tomber, en 2002, sous les balles d’un militant écologiste radical n’avait pu signer pareille performance.

Il y a quatre ans, le Forum n’était qu’un groupe de réflexion inspiré par les idées de la droite alternative (alt-right), adversaire de l’Europe communautaire, partisan d’un rétablissement des frontières, soucieux de rétablir une « identité néerlandaise ». En 2017, il glanait deux sièges sur les 150 de la Chambre des députés. Aujourd’hui, les sondages lui en accorderaient de vingt-quatre à vingt-six, plus qu’aux libéraux du premier ministre Mark Rutte.

Du coup, Baudet a annoncé qu’il prendrait part aux élections européennes de mai, espérant emporter une bonne partie des vingt-six sièges d’eurodéputés dévolus aux Néerlandais (et vingt-neuf, si le Royaume-Uni n’organisait pas de scrutin). Marine Le Pen et Matteo Salvini pourraient ainsi bénéficier d’un renfort inattendu, eux qui rêvent de trouver suffisamment d’alliés pour faire imploser l’Union européenne (UE).

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Piano et discours en latin

Comment expliquer le succès de ce trentenaire né dans une famille d’intellectuels à Heemstede, dans le nord du royaume ? Il plaît aux jeunes quand il apparaît en treillis au Parlement lors d’un débat sur la défense, ou lorsqu’il pose nu, au bord d’une piscine, sur Instagram. Les premières études montrent qu’il recrute toutefois, pour l’essentiel, des électeurs inquiets, issus en bonne partie de classes populaires aux fins de mois difficiles.

Cet historien et docteur en droit de l’université de Leyde n’a pourtant rien d’un nouveau prolétaire, lui qui raffole de Bach, du piano qu’il ne quitte jamais – et qu’il a fait transporter dans son bureau du Parlement à La Haye – et du parfum de lavande. Il le renifle, dit-il, pour écrire « de belles phrases qui rendront furieux les gens de gauche ».

Son premier discours en tant que député, a été délivré en latin ; ses livres et ses tribunes ont fait mouche bien au-delà du cercle des admirateurs de l’ancien conseiller ultranationaliste du président américain, Steve Bannon, et de la droite radicale populiste.

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