vif débat sur le couvre-feu en Allemagne

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Angela Merkel, le 16 avril 2021, au Bundestag, à Berlin.

Il aura fallu attendre un peu plus d’un an après le début de la pandémie pour qu’Angela Merkel envisage d’instaurer un couvre-feu en Allemagne. Mais la mesure, qui figure dans un projet de loi dont le Bundestag a commencé à débattre, vendredi 16 avril, suscite de telles oppositions que l’on comprend pourquoi la chancelière allemande ne l’a pas proposée plus tôt.

La volonté du gouvernement est d’imposer un couvre-feu de 21 heures à 5 heures dans les arrondissements (Landkreise) où le taux d’incidence est supérieur à 100 cas pour 100 000 habitants. Actuellement, près de 80 % d’entre eux sont dans ce cas. Mais au rythme où progresse la « troisième vague » en Allemagne, où le taux d’incidence moyen est passé de 50 à 160 depuis mi-février, la quasi-totalité du territoire devrait bientôt dépasser le seuil au-delà duquel Mme Merkel souhaite imposer un couvre-feu.

Encore faudrait-il que la mesure soit effectivement adoptée. Or la chancelière se heurte à des résistances, y compris au sein de sa majorité. « Pour être efficace, le couvre-feu doit être accepté par la population », a ainsi déclaré le chef de file de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise au Bundestag, Alexander Dobrindt, vendredi. Pour cela, son parti a réclamé que le projet de loi soit amendé afin que le couvre-feu commence à 22 heures et non pas à 21 heures.

Interdictions de sortie « trop générales »

Egalement membre de la « grande coalition » de Mme Merkel, le Parti social-démocrate (SPD) a lui aussi exprimé ses réserves. « Telles qu’elles sont prévues, les interdictions de sortie sont trop générales. Il devrait par exemple être permis de sortir le soir pour se promener avec son ou sa partenaire ou pour faire du sport », a déclaré Johannes Fechner, l’un des porte-parole de la commission de la justice du Bundestag. Le gouvernement, lui, souhaite que seules les sorties nocturnes « pour raison valable » soient autorisées, autrement dit s’il s’agit d’aller travailler ou de se rendre chez le médecin, mais pas pour se dégourdir les jambes.

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Au sein de la communauté scientifique, la mesure est également controversée. Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement fédéral et aux chefs des Länder, publiée jeudi 15 avril, l’Association allemande de recherche sur les aérosols – fondée en 1972 au sein de la prestigieuse société Max-Planck – a insisté sur le fait que « la transmission des virus de type SARS-CoV-2 se fait presque exclusivement dans des espaces fermés » mais « très rarement » à l’air libre. « Si nous voulons contrôler cette pandémie, nous devons faire prendre conscience aux gens que le danger est à l’intérieur », écrivent les chercheurs, qui ajoutent : « Nous partageons l’objectif de réduire les contacts qui peuvent poser problème. Mais les couvre-feux promettent plus qu’ils n’apportent. Ils n’empêchent pas les réunions clandestines en intérieur et ne font qu’accroître l’envie de se soustraire encore davantage aux ordres de l’Etat. »

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