« J’ai à nouveau une sensation de naufrage »

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Le taux de pauvreté est le plus haut depuis l’effondrement de l’économie en 2001, tandis que le gouvernement maintient la politique d’austérité encouragée par le FMI.

Par Christine Legrand Publié aujourd’hui à 17h50

Temps de Lecture 6 min.

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Marché de troc à Monte Grande, dans la province de Buenos Aires, le 21 septembre 2018. Les marchés de troc ont émergé en Argentine comme manière d’échapper à l’inflation.
Marché de troc à Monte Grande, dans la province de Buenos Aires, le 21 septembre 2018. Les marchés de troc ont émergé en Argentine comme manière d’échapper à l’inflation. EITAN ABRAMOVICH / AFP

Une cérémonie officielle qu’il considérait comme un motif de fierté a mal tourné pour le président Mauricio Macri. Alors qu’il remettait en grande pompe, le 11 avril, à la Casa Rosada, des prix à plusieurs éminents chercheurs du Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet, équivalent du CNRS), ceux-ci ont saisi l’occasion d’être reçus au palais présidentiel pour lancer un cri d’alarme.

Fuite des cerveaux

« Un pays sans science ni technologie continuera à être un pays pauvre », a mis en garde le biochimiste Diego de Mendoza. Il a demandé le rétablissement du ministère des sciences, technologie et innovation productrice, relégué au rang de secrétariat d’Etat en septembre 2018, dans le cadre du plan d’austérité lancé par le gouvernement. Il a surtout réclamé une « augmentation du budget scientifique afin d’éviter que les jeunes chercheurs soient découragés par l’absence d’opportunités en Argentine et partent à l’étranger ».

Le lendemain, près de 200 directeurs de recherche du Conicet ont également exigé « un plan de sauvetage urgent » pour freiner « une fuite des cerveaux ». Pour leur niveau d’excellence, les scientifiques argentins sont prisés dans le monde entier. Nombreux de ceux qui s’étaient exilés à la fin des années 1990, lors des années de pouvoir de Carlos Menem (1989-1999), sont revenus en Argentine sous les gouvernements péronistes de Néstor Kirchner (2003-2007), puis de Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015), motivés par de meilleures conditions de travail. En revanche, faute de moyens cette année, sur 2 595 candidats, le Conicet n’a pu attribuer que 450 postes de chercheurs, soit 64 % de moins que prévu.

Fermetures de commerces, d’usines

La nouvelle crise argentine n’épargne aucun secteur. Dix-huit ans après le dramatique effondrement financier de 2001, « j’ai à nouveau une sensation de naufrage », se désespère Esther Mercado. Elle a fermé sa boutique de vêtements sur Santa Fe, l’avenue commerçante de la capitale. Les ventes ont chuté et elle ne peut plus payer le loyer du local ni les impôts.

« Celui qui perd son travail n’a plus aucune chance de trouver un autre emploi. »

Les fermetures de petits commerces mais aussi d’usines s’enchaînent, avec leur cortège de perte d’emplois. Le taux de chômage est grimpé à 9,1 %, avec 350 000 nouveaux chômeurs en 2018. « Celui qui perd son travail n’a plus aucune chance de trouver un autre emploi. Avant, on pouvait s’en sortir avec de petits boulots, au noir, dans la construction, comme jardinier ou promeneur de chiens, mais c’est fini, car la classe moyenne doit elle aussi se serrer la ceinture », constate Pedro Sanchez, qui, à 32 ans, a perdu son poste de vendeur dans une librairie.

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