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Une fois n’est pas coutume, c’est l’un des invités – en l’occurrence la Chine – qui a annoncé, jeudi 15 avril, que le président Xi Jinping participerait, le lendemain, par liaison vidéo, à « un sommet des dirigeants Chine-France-Allemagne sur le climat, à l’invitation du président français, Emmanuel Macron ».
Annoncé au moment même où John Kerry, le représentant de Joe Biden pour le climat, se trouvait à Shanghaï pour préparer, avec son homologue chinois, Xie Zhenhua, le sommet sur le climat que la Maison Blanche organise les 22 et 23 avril, ce « sommet » tripartite pourrait être interprété comme une mauvaise manière faite à Joe Biden.
Mais, de source européenne, on affirme qu’il n’en est rien et que cette rencontre, simplement qualifiée de « visioconférence » par l’Elysée et qui s’inscrit dans la « séquence climatique » diplomatique entre grands acteurs du sujet, était prévue depuis plusieurs semaines. Elle n’avait cependant pas encore été annoncée avant que Pékin s’en charge.
Une dynamique de compétition
« Pour la Chine, rendre public cet entretien avec Emmanuel Macron et Angela Merkel [la chancelière allemande], à une semaine du sommet sur le climat convoqué par Joe Biden, permet de mettre en place une dynamique de compétition entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur le leadership climatique, estime Jennifer Tollmann, experte au think tank européen E3G, spécialisé dans la diplomatie climatique. Et cela permet à Pékin, en interne, de montrer qu’il n’est pas soumis à une pression américaine. » Pour Dimitri de Boer, à la tête du bureau Chine de l’ONG environnementale ClientEarth, « Xi Jinping veut réaffirmer que la Chine voit sa relation avec l’Union européenne, en matière de climat et d’environnement, comme plus forte et plus importante que celle avec les Etats-Unis ».
« Ce n’est pas parce que les Etats-Unis sont revenus dans la course que la France et l’Union européenne sont effacées. L’idée est de montrer que l’on est présents et moteurs dans l’ambition climatique, comme on l’a toujours été », dit-on au ministère des affaires étrangères, où l’on assure qu’il y a une « très bonne coopération avec les Américains » et « aucune compétition ». Une source européenne fait valoir, par ailleurs, que John Kerry s’est rendu à Bruxelles – où il a rencontré l’ensemble des commissaires européens –, avant d’aller à Shanghaï. Européens et Américains ont donc calé leurs positions en amont de la rencontre de Shanghaï et de celle franco-germano-chinoise de ce vendredi.
Faire un point sur les engagements de chacun avant la COP26
Si certains pays européens peuvent avoir le sentiment d’être tenus à l’écart, un diplomate fait remarquer que ni la France ni l’Allemagne n’ont de position propre sur le climat. Leur position est celle de l’Union européenne. Par ailleurs, depuis la visite d’Etat de Xi Jinping à Paris en mars 2019, Emmanuel Macron met en place une politique franco-allemande à l’égard de la Chine. Il avait invité Angela Merkel – mais aussi Jean-Claude Juncker, à l’époque président de la commission européenne – à l’Elysée. La chancelière allemande aimerait se rendre en Chine une dernière fois avant la fin de son mandat, en septembre, et M. Macron pourrait être à ses côtés. Une première qui constituerait une sorte de « passage de relais symbolique », selon un observateur européen.
La rencontre de vendredi comme le sommet à venir devraient servir à faire un point sur la situation et les engagements de chacun avant la COP26, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, programmée à Glasgow (Ecosse) en novembre. En septembre 2020, Xi Jinping avait créé la surprise en s’engageant à ce que la Chine parvienne à la neutralité carbone avant 2060. Mais la Chine semble en retard sur ses engagements. Selon une étude, publiée jeudi par l’organisation basée à Londres TransitionZero, la Chine devrait réduire de moitié les émissions de gaz carbonique de ses centrales thermiques à charbon, d’ici à la fin de la décennie, si elle veut parvenir à cet objectif. Or, en raison de la forte croissance de son économie, le charbon reste très sollicité.
La Chine développe cependant d’autres sources d’énergie. Selon l’agence Reuters, le gouvernement chinois a approuvé, mercredi, la construction de cinq réacteurs nucléaires d’une capacité totale de 4,9 gigawatts (GW), soit 10 % environ de la capacité nucléaire totale du pays, L’Association chinoise de l’énergie nucléaire, une commission d’experts, prévoit que la Chine aura une capacité nucléaire totale de 200 GW d’ici à 2035.
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