Au Pakistan, Islamabad annonce la dissolution du parti anti-français Tehrik-e-Labbaik

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Les ministres pakistanais Sheikh Rashid Ahmed (intérieur, à gauche) et Noor-ul-Haq Qadri (affaires religieuses) à Islamabad, le 15 avril.

L’islamisme radical affronte des vents contraires au Pakistan. Jeudi 15 avril, le ministre de l’intérieur de la république islamique, Sheikh Rashid Ahmed, a fait interdire le Tehrik-e-Labbaik (TLP), une organisation extrémiste dont le leitmotiv est, depuis sa création en 2015, l’instauration d’une loi punissant le blasphème. Le gouvernement entend maintenant saisir la Cour suprême pour obtenir la dissolution du TLP.

Le premier ministre, Imran Khan, a invoqué une loi contre le terrorisme pour justifier cette décision, déclarant qu’il fallait « protéger la population » contre les agissements de cette formation qui organisait depuis six mois des manifestations violentes contre la France.

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Le TLP dénonçait le soutien apporté par Emmanuel Macron au droit à la caricature, en octobre 2020, à la suite de la décapitation de l’enseignant Samuel Paty qui avait montré des dessins satiriques représentant le prophète Mahomet à ses élèves.

Contre toute attente, le dirigeant du TLP avait été arrêté lundi, ce qui a déclenché des émeutes durant trois jours dans les principales villes du pays, Peshawar, Islamabad, Lahore et Karachi, ayant conduit à la mort de six policiers et à 1 400 interpellations. Saad Hussain Rizvi, qui a récemment succédé à son père, décédé en novembre 2020, réclamait avec insistance l’expulsion de l’ambassadeur de France au Pakistan, Marc Baréty.

Pour mettre fin à une première série de manifestations hostiles à la France, à l’automne 2020, le gouvernement Khan avait annoncé un boycottage des produits français et promis de faire adopter une résolution parlementaire ordonnant le départ du diplomate. Cette démarche était supposée aboutir d’ici au 20 avril.

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Une rupture avec les talibans

« L’interdiction du Tehrik-e-Labbaik marque la poursuite des schismes à l’œuvre dans les rangs des groupes radicaux pakistanais. Comme la potentialité de conflits à l’étranger se tarit lentement, la pertinence des organisations militantes de droite perd de son importance », analyse l’ancien haut fonctionnaire Ali Siddiqi, qui voit dans ce nouvel épisode « un possible signal envoyé à l’Afghanistan pour signaler une rupture, bien que temporaire » avec les talibans, au moment où le départ des derniers soldats américains se précise.

Alors qu’une conférence sur la paix en Afghanistan doit se tenir à Istanbul (Turquie) du 24 avril au 4 mai, le président américain, Joe Biden, a confirmé mercredi que les Etats-Unis auront quitté le pays le 11 septembre 2021 au plus tard.

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