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ReportageLa guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a cassé quelque chose dans la relation bilatérale entre Paris et Bakou. Les entreprises tricolores craignent d’être écartées du chantier de reconstruction de l’Azerbaïdjan.
Une armée de bulldozers racle le sol et aplanit les 3 km de la future piste de l’aéroport de Fizouli, au cœur du Karabakh. Tout autour, un immense champ de bataille truffé de mines et de munitions non explosées. Stigmates du conflit durant lequel l’Azerbaïdjan a reconquis une partie de son territoire aux dépens des forces arméniennes à l’automne 2020.
« Grâce au sage leadership politique du président Aliev, commence Farhan Guliyev, directeur de la société AzerAeroNavigation, cet aéroport sera achevé dès la fin août. Il desservira [la ville de] Choucha, la perle du Karabakh. » Un sprint pour le prestige, avant que le marathon du déminage ne permette aux civils de repeupler les villes du coin (presque toutes entièrement détruites) dans plusieurs années.
« Ce sera le deuxième aéroport du pays en importance après Bakou », poursuit le directeur, qui se garde de dévoiler l’investissement. Une centaine de millions d’euros, selon les informations du Monde. Somme qui remplira principalement les poches de groupes turcs, lesquels ont décroché les contrats « de gré à gré », sans appel d’offres. C’est un juteux contrat passé sous le nez de Thales, pourtant de loin le mieux positionné en Azerbaïdjan, depuis que le groupe français équipe l’aéroport de Bakou.
La guerre a cassé quelque chose dans la relation bilatérale avec la France. Ankara a offert un soutien militaire et diplomatique crucial à Bakou, tandis que Paris penchait du côté d’Erevan. Aujourd’hui, les grands groupes français craignent d’être écartés du gigantesque chantier de reconstruction du Karabakh, où, riche de ses pétrodollars, Bakou injecte dès cette année 1,1 milliard d’euros.
« Vingt ans d’efforts réduits à néant »
« Pour les nouveaux contrats, c’est non, même si l’offre française est meilleure », se désole Teyba Gouliyeva, présidente de la chambre de commerce et d’industrie franco-azerbaïdjanaise. « Ce n’est pas seulement une réaction émotionnelle, c’est une question de confiance. Est-ce que les Français seront toujours là en cas de changement de la situation politique ? C’est malheureux, car le potentiel de coopération entre les deux pays est très élevé, car l’offre technologique française correspond à la demande azerbaïdjanaise davantage que l’offre italienne, allemande ou américaine. On a le sentiment que vingt ans d’efforts ont été réduits à néant. »
Le tandem Thales-Alstom est en principe en bonne position pour équiper le réseau ferré azerbaïdjanais (signalisation et électrification). Un marché d’au moins 500 millions de dollars (environ 425 milliards d’euros), selon une source proche du ministère de l’économie et des finances. Alstom a déjà décroché des contrats importants dans le pays (50 locomotives) et a livré trois rames de métro. Mais le gouvernement risque, si le climat ne s’arrange pas, d’opter pour les deux offres concurrentes tchèque et espagnole.
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