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L’ancienne députée réformatrice Faezeh Rafsandjani est connue pour son franc-parler et son audace. Des traits de caractère, rares chez ses pairs, qui ont attiré quelque 20 000 Iraniens sur Clubhouse, une application de tchat audio, mardi 13 avril au soir, où ils ont pu écouter la politicienne débattre, pendant six heures, de son intention de boycotter l’élection présidentielle en Iran, ainsi que de son opposition à la place prépondérante qu’occupe la religion au sein de l’Etat, comme pilier de la République islamique.
« Pour moi, la situation actuelle n’est pas acceptable : notre système [politique] est pire que celui du chah (Mohammad Reza Pahlavi, le dernier roi d’Iran, renversé par la révolution de 1979). Je suis à la recherche d’un système sans islam, parce que l’histoire nous a démontré que cette situation n’est pas la bonne », a lancé la fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997). Ce dernier, qui avait joué un rôle important dans la nomination du Guide suprême, Ali Khamenei, en 1989, est tombé en disgrâce en 2009 – et ce, jusqu’à sa mort en 2017 – pour s’être opposé à la réélection contestée de l’ancien président ultraconservateur, Mahmoud Ahmadinejad, le candidat favori du Guide.
Propos passibles de prison
Aux auditeurs de Clubhouse, sa fille Faezeh a assuré, mardi : « Si je retournais en 1979, je ne ferais pas la révolution » islamique. Autant de propos passibles de prison pour « propagande contre le régime ». La charge pour laquelle elle a déjà été emprisonnée pendant six mois, en 2012. Cette liberté de ton a marqué sa carrière politique. En 1996, un an avant que les réformateurs ne remportent pour la première fois l’élection présidentielle avec leur candidat, Mohammad Khatami, Faezeh Rafsandjani est entrée au Parlement grâce au vote des femmes et des jeunes, qui ont apprécié ses prises de position en faveur de la participation des femmes à toutes les disciplines sportives.
A l’époque, les photos d’elles en jeans (alors interdits) enfourchant un vélo (une activité alors interdite pour les femmes) font beaucoup réagir. Elle a ensuite lancé son quotidien Zan, qui a fait naître de nombreuses vocations chez des journalistes iraniens, hommes comme femmes, et a incarné, avec d’autres titres de presse, l’espoir de changement et de réformes dans le pays. Cet élan a été brisé par les vagues de répression et le durcissement du pouvoir iranien. Mais les positions de Faezeh Rafsandjani trouvent aujourd’hui encore un écho chez les Iraniens qui espéraient un changement et des réformes progressifs, et ont été déçus. Certains appelent même de leurs vœux un changement de régime. Un pas que Faezeh Rafsandjani ne franchit pas. « Car la révolution n’est pas forcèment toujours dans l’intérêt du pays », a-t-elle expliqué sur Clubhouse.
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