le secrétaire d’Etat américain en visite à Kaboul pour discuter du retrait des Etats-Unis

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« Je suis ici, si vite après le discours du président hier soir [mercredi], afin de démontrer littéralement, par notre présence, que nous poursuivons notre engagement en Afghanistan », a déclaré Antony Blinken à l’ambassade des Etats-Unis.

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, est arrivé, jeudi 15 avril, en Afghanistan pour une visite surprise. M. Blinken devait rencontrer le président afghan, Ashraf Ghani, ainsi que de hauts responsables américains basés en Afghanistan, pour présenter le plan de l’administration Biden sur le retrait de toutes les troupes américaines d’ici au 11 septembre, jour du 20e anniversaire des attentats de 2001.

« Je suis ici, si vite après le discours du président hier soir [mercredi], afin de démontrer littéralement, par notre présence, que nous poursuivons notre engagement en Afghanistan », a déclaré M. Blinken à l’ambassade des Etats-Unis. « Ce partenariat change, mais ce partenariat perdure », a-t-il ajouté lors de son entretien avec M. Ghani à la présidence.

Mercredi, Joe Biden a déclaré que l’heure était venue de « mettre fin à la plus longue guerre de l’Amérique », déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001. Le départ des Américains aura lieu plusieurs mois après la date butoir du 1er mai, inscrite dans l’accord conclu par l’ancien président, Donald Trump, avec les talibans, en février 2020, alors que les négociations entre Kaboul et les insurgés sont au point mort et que rien n’indique que les violences vont diminuer.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Il est temps de mettre fin à la plus longue guerre des Etats-Unis » : Joe Biden défend sa décision de retirer les troupes américaines d’Afghanistan

Le retrait des 2 500 soldats américains encore présents dans le pays débutera le 1er mai, conjointement avec ceux de l’Organisation du traité de l’Atlanique Nord (OTAN). La mission « Resolute Support » de l’Alliance atlantique regroupe 9 600 militaires, venus de 36 pays.

Menaces des talibans

Le président Ghani a dit « respecter » cette décision, estimant que les forces afghanes étaient « pleinement capables de défendre leur peuple et leur pays », ce dont de nombreux observateurs doutent. Les talibans n’ont pas bien accueilli ce dépassement de la date butoir. « Si l’accord est violé et les forces étrangères ne quittent pas notre pays à la date prévue, (…) il y aura sûrement des problèmes, et ceux qui ne respectent pas l’accord seront tenus pour responsables », a mis en garde mercredi un porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid.

La veille, les insurgés avaient prévenu qu’ils refuseraient, « tant que toutes les forces étrangères n’auront pas achevé leur retrait », de participer à la conférence sur la paix en Afghanistan prévue du 24 avril au 4 mai à Istanbul, en Turquie. Cette réunion devait permettre de relancer les négociations de paix directes inédites ouvertes en septembre entre les talibans et le gouvernement afghan, mais l’absence annoncée des talibans risque de prolonger l’impasse.

Lire l’éditorial du « Monde » : Afghanistan : un retrait réaliste mais risqué

Le Monde avec AFP et Reuters

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