En Inde, Le Drian achève une visite pour pousser la stratégie « indo-pacifique » de la France

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Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l’ambassade de France à New Delhi, le 14 avril 2021.

C’est une visite relativement discrète, sans conférence de presse, mais aux enjeux importants en matière de diplomatie et de défense, qui devait s’achever en Inde, jeudi 15 avril, pour le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ce voyage avait pour accroche le Raisina Dialogue, rendez-vous annuel de diplomatie régionale sous l’égide de New Delhi. Et ce, alors que la France cherche de longue date à renforcer son ancrage en Inde, afin de protéger ses intérêts des appétits chinois dans la zone indo-pacifique.

L’objectif principal pour Paris était ainsi d’afficher pour la première fois un dialogue trilatéral, à un niveau ministériel, entre la France, l’Inde et l’Australie. Si Paris a des échanges nourris depuis des années avec ces deux pays, notamment dans le cadre de « partenariats stratégiques », cette réunion se voulait une brique de plus à l’ancrage d’un axe Paris-New Delhi-Canberra face à l’étau des tensions sino-américaines. La France redoute notamment que ses millions de km2 de zone économique exclusive, détenus au titre de ses territoires ultramarins, n’en fassent un jour les frais.

Au-delà de cet affichage, la visite de M. Le Drian était intimement liée aux intérêts économiques français sur le sous-continent. En particulier l’éventuelle vente supplémentaire de Rafale, dont l’Inde a déjà acheté 36 exemplaires à Dassault Aviation, en 2016, pour près de 8 milliards d’euros. New Delhi avait initialement envisagé d’en acheter plus de 120, mais avait reculé après l’alternance politique, survenue en Inde en 2014. Depuis 2018, de nouveaux appels d’offres ont été lancés avec, à la clé, potentiellement plus de 150 avions. Dassault s’est remis sur les rangs, mais cette vente paraît mal engagée.

Rafale et pots-de-vin

Alors que l’armée indienne s’est fortement réorganisée en 2020, la pertinence de l’achat de Rafale fait l’objet de divergences au sein de l’appareil militaire. New Delhi a aussi souffert de la crise sanitaire liée au Covid-19 et les caisses de l’Etat sont vides. Enfin, très soucieuse de son « autonomie stratégique » en matière de défense, l’Inde a développé depuis 2014 une politique de « Make in India », récemment durcie. Une situation qui complique des négociations déjà traditionnellement longues et âpres pour les contrats d’armement.

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Cette situation a aussi été entachée, début avril, par une série d’articles de Mediapart, remettant en cause l’intégrité du contrat Rafale de 2016. Selon le site d’investigation, Dassault Aviation et son partenaire Thalès auraient versé des millions d’euros à un intermédiaire indien, Sushen Gupta, pour conclure cette vente à l’armée encadrée par un accord intergouvernemental signé par M. Le Drian, alors ministre de la défense de François Hollande. Cet intermédiaire aurait redistribué une partie de l’argent en pots-de-vin à des officiels indiens.

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