« Il importe que Paris et Berlin procèdent à un aggiornamento de leur politique russe »

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Tribune. A nouveau, la Russie fait entendre des bruits de bottes aux frontières de l’Ukraine qui, de fait, sont aussi celles de l’Europe. Simple gesticulation armée ou préparation d’une offensive militaire ? Il importe, en tout cas, que Paris et Berlin procèdent à un aggiornamento de leur politique russe, avec ses prolongements en Ukraine.

Alors qu’une nouvelle escalade au Donbass et une extension du conflit doivent être envisagées, la France et l’Allemagne sont en porte-à-faux. Le péché originel remonte au « format Normandie » (France, Allemagne, Russie, Ukraine) et aux accords de Minsk, péniblement négociés en février 2015.

Lire l’éditorial du « Monde » : Entre Russie et Ukraine, un inquiétant regain de tension

En vertu des « ambiguïtés constructives » censées permettre d’avancer en ignorant ce qui fâche, la Russie est depuis considérée non pas comme l’agresseur de l’Ukraine mais comme une tierce partie, supposée faciliter les négociations entre Kiev et les milices paramilitaires équipées par ses soins. Peu ou prou, Vladimir Poutine a imposé ses vues.

Depuis, Moscou conserve le contrôle de la frontière avec l’Ukraine, celle-ci étant appelée à négocier le statut du Donbass avec les affidés du Kremlin, préalable à des élections locales tout sauf libres. Ainsi la Russie disposerait-elle d’un cheval de Troie au sein d’un Etat ukrainien voué à la décomposition. Paris et Berlin comptent sur le maintien du statu quo territorial et le fléchissement de Kiev, avec pour horizon un statut de neutralité supposé résoudre le conflit. Hélas, c’est ce statut de neutralité que la Russie a violé : après avoir saisi la Crimée, elle déclencha une guerre hybride au Donbass. Ensuite, le contrôle fut étendu à la mer d’Azov.

Stratégie de la tension

Quant aux attentes investies dans la transformation de cette guerre en un « conflit gelé », l’échec des multiples cessez-le-feu et la présente situation en montrent la vanité. En fait, les conflits dits « gelés » ne sont jamais que suspendus et reportés ; ils repartent très vite. Songeons à la récente guerre du Haut-Karabakh, instrumentalisée par Moscou afin de prendre le contrôle du Caucase du Sud. Tout en resserrant son emprise sur le Bélarus.

Demain, ce pourrait être le tour de l’Ukraine. Alors que la Russie concentre des troupes, sa propagande évoque la menace d’un Srebrenica. La protection des populations, nombre d’entre elles ayant reçu des passeports russes, serait le motif avancé pour une intervention militaire. Déjà, l’agence de presse russe RIA Novosti publie un plan de « dénazification » de l’Ukraine.

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