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Les habitants de Brooklyn Center ne savent plus trop comment exprimer leur colère et leur désarroi. Alors, en chœur, sous la pluie verglaçante, quelques centaines d’entre eux scandent, à intervalles réguliers, le nom de Daunte Wright. Réunie pour la troisième soirée consécutive devant le commissariat de cette banlieue sans charme de Minneapolis (Minnesota), mardi 13 avril, la foule, juvénile et métissée, rend ainsi hommage au jeune Afro-Américain de 20 ans tué par le tir d’une policière lors d’un contrôle routier, dimanche.
Sa photo, un visage d’adolescent tout juste sorti de l’enfance coiffé d’une large casquette rouge, est brandie à bout de bras devant le bâtiment, protégé par des blocs de béton, des grillages et des soldats de la garde nationale dûment armés. Les jours précédents, des échauffourées ont éclaté, débordant dans les rues environnantes et quelques commerces du voisinage, aujourd’hui claquemurés derrière des contreplaqués. Mardi, quelques dizaines de personnes se sont encore heurtées aux forces de l’ordre juste avant le couvre-feu.
Plus tôt dans la soirée, masque chirurgical sur le visage, Carolina Montenegro, une jeune mère de famille de 21 ans, ne cachait pas sa colère : « Comment peut-on dire que la mort de Daunte est “un accident” ? Si la police avait arrêté une femme blanche, cela ne se serait jamais passé comme ça. » Kimberly Potter, la policière qui, avec deux de ses collègues, procédait au contrôle d’identité du jeune homme, a assuré avoir confondu son arme de poing avec son Taser. Lorsque le coup est parti, touchant le conducteur en pleine poitrine, sous les yeux de son amie, la fonctionnaire chevronnée de 46 ans a lâché un juron et reconnu immédiatement : « Je lui ai tiré dessus ! » Elle a démissionné, mardi, tout comme le chef de la police de la ville.
Décision expéditive
Cette décision expéditive, suggérée la veille par le maire, d’origine libérienne, de Brooklyn Center, Mike Elliott, ne suffit pas aux manifestants et à la famille du jeune homme. Au micro, des militants demandent une justice égale pour « les Blancs et les Noirs ». « Jetez-la en prison comme vous le feriez pour nous », a aussi lancé, plus tôt dans la journée, la tante du jeune mort, Naisha Wright, lors d’une conférence de presse tenue devant le tribunal de Minneapolis, en compagnie de l’avocat Ben Crump. Ce dernier représente de nombreuses familles afro-américaines victimes de violences policières, notamment la famille de George Floyd, mort en mai 2020 sous le genou du policier Derek Chauvin et dont le procès se tient depuis trois semaines dans le centre-ville.
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