[AFP] Les maires de France globalement favorables au maintien des régionales en juin

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Une majorité de maires de France s’est déclarée favorable au maintien en juin des élections régionales et départementales. A La Réunion en revanche, Serge Hoareau, président de l’Association des maires de La Réunion (AMDR), semblait exprimer un avis plutôt défavorable à un scrutin en juin, pointant du doigt de nombreuses difficultés, voire l’impossibilité, à organiser le vote sur le territoire réunionnais dans de bonnes conditions. 

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Ils ont été interrogés lors d’une consultation controversée lancée ce week-end par l’exécutif, accusé par l’opposition et les associations d’élus de craindre “le verdict des urnes”.
Environ deux-tiers (69%) des maires ont répondu.

Parmi eux, 56% sont favorables au maintien des deux scrutins les 13 et 20 juin et 40% pour un report, selon les résultats communiqués par le ministère de l’Intérieur, confirmant la position exprimée par les associations d’élus dans un courrier adressé à l’exécutif daté de jeudi dernier. 

Le sort des élections, déjà repoussées de mars à juin en raison de la crise sanitaire, dépend désormais de la position que prendra le gouvernement à l’occasion du débat consultatif prévu mardi à l’Assemblée nationale et mercredi au Sénat.

En demandant directement aux maires de répondre via les préfets avant lundi midi par “oui” ou “non” à la question de savoir si les conditions préconisées par le Comité scientifique leur semblaient réunies pour tenir les élections, le gouvernement s’est attiré les foudres des associations d’élus et de l’opposition, qui le soupçonnent de vouloir reporter des élections qui s’annoncent défavorables pour la majorité. 

Jean Castex avait toutefois indiqué la semaine dernière qu’il privilégiait “à ce stade” le maintien des deux scrutins aux dates prévues. 

Dans un communiqué commun et virulent diffusé sous le nom de “Territoires unis”, l’Association des maires de France (AMF) dirigée par l’ex-ministre François Baroin, l’Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France ont accusé le gouvernement “d’avoir peur du verdict des urnes”. 

“Ce qui se joue, en réalité, sur le dos des maires et sous le prétexte de la situation sanitaire, c’est le report des élections locales après les présidentielles et législatives car elles seraient des +élections non essentielles+”, ont déploré les trois principales associations d’élus.

 

– “LREM est partagée” –

 

A leurs yeux, l’exécutif “n’a pas confiance en la capacité du peuple à renouveler démocratiquement les assemblées des régions et des départements qui conduisent des politiques essentielles pour le quotidien et l’avenir de nos concitoyens”. Et de lancer un appel au Premier ministre “à ne pas fracturer encore un peu plus notre démocratie”.

Ces incertitudes découlent de la clause de revoyure prévue dans la loi approuvée cet hiver, qui devait se baser sur un avis du Conseil scientifique. Celui-ci ne s’est finalement pas prononcé sur un éventuel report, laissant début avril la responsabilité à l’exécutif.

D’autres sources considèrent comme “un aveu” la lettre adressée la semaine dernière à Jean Castex par le président (LREM) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, dans laquelle il craignait que “l’absence d’une campagne électorale (…) accroisse encore ce qu’il est convenu d’appeler la +prime au sortant+”. 

Du côté de l’opposition, les critiques fusent, principalement chez les Républicains qui président plusieurs régions et comptent se servir du scrutin comme tremplin pour l’Elysée. 

“C’est comme si on envoyait au maire une sorte de sondage pour leur demander si les Français devaient payer leurs impôts”, a ironisé l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy sur Sud Radio.

“On ne va pas nous faire la différence entre les élections essentielles et celles qui ne le sont pas”, a martelé sur BFM-TV et RMC, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et candidat pour 2022, qui a dit quitter la vie politique s’il était battu aux régionales.

Le débat annoncé au Parlement a également suscité des critiques: “C’est à 16H27 par SMS, puis 16H43 par un courrier du cabinet du Premier ministre que nous avons appris officiellement la tenue d’un débat 50-1 (…) Au bout du compte, le gouvernement est le seul decideur du maintien ou pas des elections, il ne doit pas se défausser”, a réagi la sénatrice communiste Eliane Assassi.

Selon une source parlementaire, “LREM est partagée” sur le sujet”, entre M. Ferrand, d’une part, et Stanislas Guerini, le délégué général du parti, et Christophe Castaner, chef de file des députés, qui sont “officiellement” pour le maintien. “Macron, en sous-main, est pour le report”, a-t-elle ajouté.

 

© Agence France-Presse

                

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