Avec Joe Biden, le pari de la restauration d’un modèle américain

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Conférence de presse du président Joe Biden à la Maison Blanche, à Washington, DC, le 25 mars 2021.

En replaçant les « valeurs » au centre de la diplomatie des Etats-Unis, après une éclipse de quatre ans, Joe Biden veut se faire le commis voyageur d’un modèle américain résumé par l’Etat de droit, la démocratie représentative, le respect des droits individuels, auxquels s’ajoutent l’économie de marché et l’appel au multilatéralisme. Ce faisant, le président ravive chez certains le souvenir d’un hégémon américain déterminé à exporter sa conception de la démocratie, y compris par la force. La crainte du retour de croisades d’inspiration néoconservatrice est alimentée par le soutien apporté, en 2002, par le président alors sénateur, à l’invasion de l’Irak, ou par celui de son ancien bras droit devenu secrétaire d’Etat, Tony Blinken, à la guerre en Libye.

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La tentation interventionniste prêtée à la nouvelle administration est opposée au refus viscéral de Donald Trump de tout aventurisme en dehors des frontières des Etats-Unis, comme à son dédain envers un exceptionnalisme américain qui aurait préservé son pays de ses pires instincts. Le risque d’anachronisme est pourtant grand pour qui veut plaquer la situation qui prévalait deux décennies plus tôt à la réalité d’aujourd’hui. Tout d’abord parce que la démocratie américaine a été abîmée par l’exercice du pouvoir de Donald Trump, adepte d’une présidence impériale, dédaigneux des « freins et contrepoids » prévus pour permettre un fonctionnement des institutions satisfaisant pour tous.

Soins des alliances

Cette dégradation a été amplifiée par sa contestation des résultats de la présidentielle et son refus d’un transfert pacifique du pouvoir, pour ne pas mentionner les images de l’assaut de certains de ses partisans contre le Congrès, le 6 janvier. Les lois votées dans les Etats républicains pour multiplier les obstacles au vote des minorités parce qu’elles sont majoritairement favorables aux démocrates accentuent aujourd’hui une crise dont Joe Biden a hérité en s’installant à la Maison Blanche.

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L’influence américaine a été également affaiblie par deux décennies de « guerres sans fin » qui ont alimenté une « fatigue » de l’interventionnisme profondément ancrée dans l’opinion publique. L’accent sur les « valeurs » et la dénonciation du traitement de la minorité ouïgoure en Chine, de l’écrasement du mouvement prodémocratie par Pékin à Hongkong, ou de l’emprisonnement du dissident russe Alexeï Navalny, ne signifie donc pas que « la démocratie d’abord » est le cap principal que se fixe désormais la nouvelle administration en dehors de ses frontières.

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