En Turquie, le chef de l’opposition échappe à un lynchage

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Signe de la violence du climat politique en Turquie, Kemal Kilicdaroglu, le secrétaire général du parti d’opposition CHP, a été agressé par une foule hostile à Ankara.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 12h17

Temps de Lecture 3 min.

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Les partisans du Parti républicain du peuple (CHP) venus soutenir, le 22 avril, leur leader, Kemal Kilicdaroglu, aggressé par une foule hostile la veille à Ankara.
Les partisans du Parti républicain du peuple (CHP) venus soutenir, le 22 avril, leur leader, Kemal Kilicdaroglu, aggressé par une foule hostile la veille à Ankara. ADEM ALTAN / AFP

Acte prémédité ou manifestation de la haine ordinaire ? Il s’en est fallu de peu pour que Kemal Kilicdaroglu, le secrétaire général du Parti républicain du peuple (CHP), le dirigeant du plus vieux parti de Turquie, ne se fasse lyncher par une foule hostile, dimanche 21 avril à Ankara.

Venu assister aux funérailles d’un soldat turc tué lors d’un accrochage avec des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), M. Kilicdaroglu a été violemment pris à partie à coups de pierres et de poings par une meute d’hommes en colère qui s’est jetée sur lui juste avant la prière mortuaire prévue dans la localité de Cubuk Akkuzulu, à Ankara.

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« Tout a été planifié à l’avance »

Sorti indemne de ce déferlement de haine, le chef de l’opposition kémaliste a dénoncé « une tentative de lynchage préméditée », affirmant notamment que des bâtons avaient été distribués aux assaillants pendant les échauffourées. « Tout a été planifié à l’avance », a-t-il dénoncé lors d’une conférence de presse organisée lundi au siège du CHP, à Ankara.

Des vidéos de la scène postées sur les réseaux sociaux montrent M. Kiliçdaroglu, 70 ans, prendre deux coups-de-poing en plein visage alors que ses gardes du corps tentent de le protéger. In extremis, il est conduit vers une maison voisine. Mais la foule cerne bientôt la modeste demeure. Des pierres sont jetées. Un cri retentit : « Il faut brûler la maison ! »

Des hommes tentent d’approcher de la porte d’entrée. Les policiers, impuissants, font des moulinets avec leurs bras pour les en dissuader. Hulusi Akar, le ministre de la défense, est là qui tente de calmer la meute en colère. « Mes amis ! Vous avez exprimé votre protestation, maintenant vous devez vous éloigner ! » Rien n’y fait. En danger, Kemal Kiliçdaroglu ne devra son salut qu’à l’arrivée d’un véhicule blindé de transport de troupes dépêché sur les lieux pour l’exfiltrer.

L’AKP conteste sa défaite à Istanbul

Son agression illustre la violence du climat politique en Turquie, où le discours de haine culmine depuis les élections municipales du 31 mars, quand le CHP, allié au Bon Parti (droite nationaliste) et au parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) a remporté plusieurs grandes villes, dont Ankara et Istanbul, fiefs de l’AKP, le parti de la justice et du développement du président (islamo-conservateur), depuis vingt-cinq ans.

L’AKP conteste sa défaite à Istanbul et demande l’annulation du scrutin. La tension est à son comble ces jours-ci, alors que le verdict de la commission électorale est attendu sur la tenue ou non d’un nouveau vote.

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