comment l’Europe tente de combler son retard

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Le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, en réunion avec le coordinateur américain de la réponse Covid-19, le 8 mars.

C’est désormais un rituel. Tous les matins, à 5 heures, Thierry Breton échange avec Pascal Soriot, le PDG d’AstraZeneca qui s’est installé en Australie et pour qui l’après-midi est déjà avancée. Pas question pour le commissaire européen de relâcher la pression sur le laboratoire britannico-suédois, qui a failli à ses engagements envers les Vingt-Sept et les a contraints à ralentir leur campagne de vaccination. Ensemble, les deux Français parlent rendement des usines, goulets d’étrangement, composants chimiques, ou encore partenariats industriels.

Plus tard dans la journée, l’ancien ministre, en charge du volet industriel de la stratégie communautaire de vaccination, téléphone à Stéphane Bancel, qui a posé ses valises à Boston (Massachusetts) où il préside la biotech Moderna, et au patron de Pfizer, Albert Bourla, installé pour sa part à Groton (Connecticut). Très bientôt, il ajoutera à cette liste d’appels quotidiens Alex Gorsky, à la tête de Johnson & Johnson, d’autant que le laboratoire accuse déjà certains retards dans ses livraisons aux Etats-Unis. Jeudi 11 mars, l’agence européenne des médicaments (AEM) devrait en effet autoriser le vaccin américain, qui deviendra ainsi le quatrième à pouvoir être administré au sein de l’Union européenne (UE).

A Bruxelles et dans toutes les capitales européennes, on s’active pour tenter d’accélérer le processus de vaccination, qui a démarré si laborieusement sur le Vieux Continent le 26 décembre 2020. Autorisations de mise sur le marché tardives, problèmes logistiques, campagnes de vaccination poussives, l’Europe cumule les retards. Selon des chiffres publiés par ourworldindata.com le 8 mars, seuls 6,1 % des Européens ont reçu au moins une injection, contre 17,1 % des Américains, 32,1 % des Britanniques, plus de 35 % des Emiratis, et 57 % des Israéliens.

Alors que les variants se propagent dangereusement, il n’y a plus une minute à perdre. Les Vingt-Sept ont quelques semaines – pas plus, s’ils veulent sauver l’été de leurs concitoyens – pour inverser la donne et transformer en succès ce qui, depuis fin janvier, s’annonce comme un fiasco. Les enjeux sont aussi bien sanitaires – la pandémie a à ce jour fait plus de 800 000 morts en Europe – qu’économiques ou géopolitiques, dans un monde où le vieux continent peine à imprimer sa marque et où le Brexit pourrait lui faire de l’ombre.

L’Europe mal placée

A Paris, en février, des tests de vaccins Johnson & Johnson sur des volontaires sont rassemblés dans des enveloppes au nom de l’étude :

Dans cette course aux vaccins, l’Europe est aujourd’hui mal placée. Selon la Commission, l’UE et ses 450 millions d’habitants ont, à ce jour, reçu près de 57 millions de vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca. En Israël, champion toute catégorie de la vaccination, 7,5 millions de doses Pfizer-BioNTech ont déjà été réceptionnées (pour 9,2 millions d’habitants). Quant aux 330 millions d’Américains, Pfizer-BioNTech et Moderna leur ont livré 110 millions de vaccins. De ce point de vue, donc, le constat est sans appel : les Européens arrivent en queue de peloton.

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