en Sibérie, le choc des violences conjugales

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Vera Pekhteleva, une jeune femme de 23 ans tuée par son ex-compagnon. Photo extraite du compte de la militante Aliona Popova.

LETTRE DE MOSCOU

La page Facebook de la militante féministe Aliona Popova ressemble à un musée des horreurs – un « livre du souvenir », préfère-t-elle dire. Post après post s’y affichent les portraits de femmes victimes de violences conjugales. Parfois, une publication rompt la monotonie – une femme condamnée pour le meurtre de son mari violent.

L’histoire que Mme Popova, fondatrice de l’ONG « Tu n’es pas seule », raconte le 20 février est tragiquement classique : celle d’une étudiante de 23 ans, Vera Pekhteleva, dans la ville sibérienne et minière de Kemerovo, qui se rend chez son ex-petit ami pour récupérer ses affaires et y trouve la mort.

Le meurtre a déjà un an, mais il était passé inaperçu, comme des milliers d’autres. Mais les détails suscitent tant l’horreur et l’indignation que le post devient viral – 5 000 partages, 4 500 commentaires et, surtout, de nouvelles poursuites judiciaires attendues.

L’horreur se dit en quelques chiffres : trois heures et demie d’acharnement, 56 blessures dont sept au couteau et, pour finir, un étranglement avec le fil d’un fer à repasser. « Pas un endroit du corps de Vera n’a été épargné », résume Aliona Popova. L’horreur, ce sont aussi ces vidéos prises par des voisins sur lesquelles on ne voit rien mais l’on entend. Des cris, interminables, de peur, de douleur, puis d’agonie.

Vladislav Kanyus, le tortionnaire présumé, est poursuivi pour meurtre. Il risque 15 ans de prison mais les militantes s’étonnent : pourquoi n’est-il pas question d’homicide aggravé ? Ou encore de préméditation ? Le jeune homme avait prévenu son frère, au téléphone, qu’il allait tuer Vera. Devant la cour, le calvaire subi par Vera Pekhteleva a été résumé de la façon la plus sommaire : Kanyus « a battu et étranglé » son ex-compagne.

La police appelée à sept reprises au moins, en vain

L’indignation va au-delà de ces questions. Elle touche à la réaction de la police. Car les voisins n’ont pas fait que filmer. Pendant plus d’une heure et demie, ils ont tenté de faire venir la police, appelant à sept reprises au moins. En vain : quand ils se sont résolus à défoncer la porte eux-mêmes, Vera était morte.

Le site d’investigations Baza, souvent bien informé par les forces de l’ordre, a diffusé des extraits, choquants, de ces appels. Parmi eux, ce moment où une standardiste de la police prend le temps d’admonester un homme parce qu’il a osé, dans son impatience, dire « il est en train de la tuer, putain ! », alors qu’on entend distinctement, dans le fond, des hurlements.

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