« San Francisco n’arrive pas à régler le problème de la prise en charge des sans-abri »

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Malgré l’argent et les technologies, le logement reste la principale préoccupation dans la Baie, analyse la correspondante du « Monde » à San Francisco dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. La vie de la Silicon Valley retiendra qu’à l’heure où San Francisco s’apprêtait à être submergée par une nouvelle vague de multimillionnaires, à la faveur de l’introduction en Bourse de plusieurs de ses prodiges, la ville se déchirait sur un projet de logement temporaire pour les sans-abri. Un « centre de navigation », comme on dit dans la Baie. Soit un endroit où les homeless ont plus de liberté que dans les centres d’accueil ordinaires. Ils peuvent s’y présenter avec leur ami(e) ou leur animal, et ne sont pas tenus aux mêmes restrictions horaires.

San Francisco compte déjà huit « navigation centers », mais le neuvième, prévu par la municipalité sur un parking appartenant à l’autorité portuaire, près d’Embarcadero, a déclenché une bronca de la part des habitants du quartier. Il faut dire que c’est l’un des secteurs les plus (nouveaux) riches de la ville : un tiers des résidents déclarent plus de 200 000 dollars (environ 177 700 euros) de revenus, soit près de quatre fois plus que la moyenne de leurs concitoyens. Les lofts y ont une vue en contre-plongée sur le Bay Bridge. Un abri de 225 lits aurait compromis la tranquillité de l’endroit, comme le savent ceux qui subissent, dans le Tenderloin, le crève-cœur d’avoir à enjamber les seringues et parfois les corps en sortant de chez eux.

« Si on compare avec Paris, c’est deux fois plus pour une population trois fois moindre »

Malgré le génie (tant vanté) de ses ingénieurs et le cash-flow (non taxé) de ses géants, San Francisco n’arrive pas à régler le problème de la prise en charge des 7 499 sans-abri recensés au dernier décompte biennal de 2017. Si on compare avec Paris, c’est deux fois plus pour une population trois fois moindre (3 641 SDF dans la capitale française pour 2,4 millions d’habitants ; 7 500 à San Francisco pour 884 000 habitants). L’ensemble de l’agglomération (Bay Area) compte 28 000 homeless – la proportion la plus élevée du pays derrière New York et Los Angeles. Un puits sans fond : malgré les efforts de la municipalité et du milliardaire « social » Marc Benioff, ces effectifs n’ont baissé que de 0,5 % en deux ans.

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Deux collectes concurrentes

La maire de San Francisco, London Breed, qui a été élue sur sa promesse de résoudre le problème, ne s’attendait pas à une réaction aussi épidermique. Le 20 mars, un collectif de résidents en colère du district d’Embarcadero a menacé de porter plainte contre la municipalité et son « navigation center ». Et il a ouvert une souscription sur GoFundMe, une plate-forme de financement participatif, afin de payer les honoraires d’avocat.

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