Aux Résidences Lumière, Pointe-aux-Sables : des nuages sombres planent sur plusieurs familles

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Il y a eu un élan de solidarité extraordinaire envers les sinistrés de Fond-du-Sac. Bien que Maurice reste épargné de la plupart des catastrophes naturelles, le pays n’échappe pas toutefois aux inondations à chaque fois qu’il y a des pluies torrentielles. Les habitants de Résidences Lumière, à Pointe-aux-Sables, souffrent eux aussi de ce problème. Les enfants sont traumatisés.

«Ma fille, qui a 12 ans, ne veut plus rester à la maison quand elle voit arriver la pluie. Elle a peur. Elle s’enfuit alors chez un voisin dont la maison n’est pas aussi affectée que la nôtre par les inondations », explique cette habitante des Résidences Lumière (ex-Camp Firinga), Marie Glorieuse Perrine, 38 ans, mère de trois enfants. Elle ajoute : « Mon benjamin, qui a 6 ans, a peur lui aussi. Et il ne pense pas qu’à lui. Avant d’aller chez le voisin, il me dit : « Maman, n’oublie pas de prendre le chien. »

La mère dit lire cette angoisse sur les visages de ses enfants à chaque fois que la pluie s’annonce. « Ils sont même devenus allergiques à l’eau boueuse. La dernière fois, ils ont développé une allergie », dit-elle. Elle ajoute qu’entre toutes les familles qui sont affectées par les inondations, c’est chez elle que l’eau s’accumule le plus puisque la maison est à l’extrémité de la pente.

Ce traumatisme, les enfants l’ont vécu encore une fois cette semaine. Des voisins, conscients des difficultés rencontrées par la famille Perrine – et il n’y a pas que cette famille – ont immédiatement alerté la police de Pointe-aux-Sables qui leur ont demandé de prendre contact avec le service des sapeurs-pompiers. Mais pour la famille Perrine comme pour d’autres, la plus grosse difficulté, c’est celle-ci : elles n’ont pas un endroit où se réfugier quand elles doivent quitter leurs maisons. « Il y a bien un centre polyvalent mais il n’accueille pas les sinistrés. Il n’est réservé que pour les enfants de la maternelle. à 14 h, les portes sont fermées », explique Marie Glorieuse.

Stéphanie, 33 ans, mariée et mère de trois enfants (14, 10 et 8 ans respectivement) vit la même situation avec sa famille. De même que Géraldine Guillaume, 38 ans, mère célibataire ayant quatre enfants (16, 13, 9 et 7 ans respectivement) et qui a perdu son emploi le 28 décembre 2018. C’est aussi le cas de Marie Cybille, mariée et mère de 5 enfants (27, 26, 20, 23 et 9 ans respectivement), employée à l’usine CMT.

Elles souhaitent s’installer ailleurs

Toutes ces familles avancent que leurs maisons en bois et en tôle sont plus affectées par les inondations parce qu’elles sont situées dans un bas-fond. Elles disent qu’elles aimeraient bien être relogées ailleurs, comme aux Résidences Gervaise où elles affirment, preuves à l’appui, qu’il y a plusieurs maisons inoccupées depuis longtemps. « Je me suis rendue sur place et il y a onze maisons qui sont inoccupées depuis au moins deux ans. Elles sont envahies par de la végétation. Quand j’ai demandé des renseignements, on m’a dit que ces maisons ont bien des propriétaires et qu’on ne pourrait pas les allouer à d’autres personnes.

Pourtant, certains propriétaires ne sont même pas à Maurice, mais à Rodrigues », explique Marie Glorieuse. Pour elle comme pour les autres mères de famille citées, le raisonnement est simple : si des propriétaires délaissent ainsi leur maison depuis deux ans, c’est qu’il n’y a pas urgence pour eux de venir habiter ici. Dans ce cas, ne pourrait-on amender la loi pour qu’au cas où quelqu’un ne s’installe pas dans sa maison pendant tel laps de temps, la maison soit confisquée et remise à une autre famille qui soit plus dans le besoin ? La rédaction a soulevé la question auprès du président de la National Housing Development Company (NHDC), Gilles L’Entêté. Comme il n’était pas au bureau, on nous a répondu qu’il y sera présent lundi (15 avril) et qu’il répondra à cette requête.

Stéphanie souligne que le cadet de ses trois enfants souffre d’un problème coronaire, donc ce garçon lui pose de vrais soucis, aggravés par le fait de vivre avec toute cette angoisse causée par les averses et les inondations. « En novembre dernier, on m’a demandé de verser Rs 50 000 pour pouvoir disposer d’une maison. Mais il est impossible pour moi de disposer d’une telle somme », déclare-t-elle. Stéphanie est enregistrée au Social Register of Mauritius et elle touche une aide sociale pour ses enfants et elle-même d’un montant d’environ Rs 3 600.

Exposés à tous les dangers

Le mari de Marie Glorieuse purge actuellement une peine de prison. La maison qu’elle habite actuellement avec ses enfants n’est pas la sienne mais appartient à son frère. Comme il est en prison lui aussi, il l’a cédée à sa sœur. Mais qu’adviendra-t-il quand il sera libéré ? Il reviendra probablement habiter dans sa maison. Où ira alors Marie Glorieuse ? Autant de questions qu’elle se pose.

Marie Glorieuse évoque que si elle habite Résidences Glorieuse, pour autant rien ou presque n’est glorieux dans ces résidences et aux alentours immédiats. « Non seulement nous ne disposons pas d’un centre de refuge mais les jeunes ne disposent pas d’un centre de loisirs. Ils flânent dans la rue, exposés à tous les travers, tous les dangers qui les guettent », soupire-t-elle.

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Defi Media

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