Le Royaume-Uni confronté à une pénurie de main-d’œuvre

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Récoltes qui pourrissent sur pied, restaurants qui peinent à embaucher… Le départ des Européens lié au Brexit pèse sur certains secteurs.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 11h20, mis à jour à 11h58

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L’hôpital universitaire de Milton Keynes, en Grande-Bretagne, le 23 mai 2018. Le pays fait face à une pénurie d’infirmières, avec 40 000 emplois vacants.
L’hôpital universitaire de Milton Keynes, en Grande-Bretagne, le 23 mai 2018. Le pays fait face à une pénurie d’infirmières, avec 40 000 emplois vacants. Hannah Mckay / HANNAH MCKAY

La saison des jonquilles s’est mal passée pour les horticulteurs britanniques. Alors que la fête des mères a eu lieu au Royaume-Uni dimanche 31 mars, avec son habituel pic de demande pour les bouquets de fleurs, une partie de la récolte a fané sur pied, faute de main-d’œuvre. Malgré tous leurs efforts, les agriculteurs n’ont pas trouvé les employés nécessaires.

L’été dernier, la même chose s’est passée pour les courgettes de Barfoots, une grosse société agroalimentaire basée dans le sud de l’Angleterre. « On avait juste assez de personnes pour cueillir une production normale, mais on n’a pas pu suivre les jours où il y avait trop de légumes mûrs en même temps », explique Keston Williams, son directeur technique. Ali Capper a connu la même mésaventure l’été 2017. Cette agricultrice du Worcestershire a perdu 100 tonnes de pommes, faute de main-d’œuvre. « Un gâchis horrible. »

Les exploitations agricoles britanniques n’arrivent plus à recruter. « En 2018, il manquait 10 000 employés sur les 70 000 nécessaires », explique Mme Capper, qui préside la section horticole du National Farmers’ Union (NFU), le syndicat agricole britannique.

Le chômage est à 3,9 %

Le plein-emploi au Royaume-Uni est l’explication-clé de ce phénomène. Le chômage est à 3,9 %, au plus bas depuis quarante-cinq ans, selon les statistiques publiées mardi 16 avril. Voilà longtemps qu’il est presque impossible de trouver un Britannique pour occuper ces emplois pénibles et mal rémunérés. « Malheureusement, nous sommes dépendants des travailleurs étrangers », témoigne M. Williams.

Le Brexit s’est rajouté au casse-tête. « La baisse de la livre sterling [de 15 % depuis le référendum de 2016] fait qu’il est difficile d’attirer la main-d’œuvre étrangère, continue Mme Capper. Un Roumain, par exemple, peut choisir entre l’Espagne, la France, les Pays-Bas… » Pour eux, les salaires britanniques sont moins concurrentiels qu’avant.

Le brouillard qui entoure le Brexit complique encore la donne. « J’ai des Polonais qui reviennent dans ma ferme chaque année, certains depuis vingt ans. Ils me demandent s’ils vont avoir besoin de visa, s’il faut des papiers spéciaux pour passer la frontière… Et on n’a pas de réponses à leurs questions », s’agace Mme Capper.

En 2019, les salaires au Royaume-Uni ont augmenté de 3,5 %

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