le « Brexit trahi » profite à l’extrême droite britannique

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Les tories font face à un désastre annoncé, d’après des sondages les créditant de 16 % des voix, contre 23,1 % lors du scrutin européen de 2014.

Par Philippe Bernard Publié aujourd’hui à 11h34

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Nigel Farage, le 29 mars à Londres.
Nigel Farage, le 29 mars à Londres. Tim Ireland / AP

Après « Le divorce voté mais sans cesse repoussé » et « Theresa May, première ministre sans pouvoir, mais indéboulonnable », un nouvel acte de la tragi-comédie du Brexit vient de débuter, qui pourrait s’intituler « Les élections européennes dont personne ne veut ». Il y a peu de temps encore, l’idée que le scrutin européen puisse se tenir au Royaume-Uni, trois ans après le vote du Brexit, était exclue et considérée comme loufoque. « Quel message cela enverrait-il ? », remarquait Mme May il y a moins d’un mois. La première ministre comptait brandir la menace de ces élections humiliantes pour obtenir des députés qu’ils votent l’accord de divorce qu’elle a négocié avec l’UE. Si le « deal » avec les Vingt-Sept était ratifié avant le 22 mai, le scrutin européen serait annulé au Royaume-Uni, a promis la première ministre. Mais cette perspective s’éloigne.

Destinés à définir un compromis, les pourparlers entamés par le gouvernement avec l’opposition travailliste patinent. Cauchemar virtuel, les élections européennes désormais annoncées pour jeudi 23 mai apparaissent comme une très sérieuse probabilité, au point de fixer un nouvel horizon politique. Elles sont la conséquence de la demande de Londres d’un nouveau report du Brexit (fixé par l’UE au 31 octobre). Tandis que les anti-Brexit rêvent de transformer le scrutin en une sorte de référendum pro-européen, les partisans d’un Brexit dur en attendent une nouvelle débâcle pour Theresa May et une occasion pour la congédier et s’élancer à l’assaut de Downing Street.

Recherche de respectabilité

Tous les sondages annoncent en effet un désastre pour le Parti conservateur, qui ne recueillerait que 16 % des voix (contre 23,1 % lors du scrutin européen de 2014). La formation de Mme May perdrait des points au profit des deux formations d’extrême droite, qui comptent profiter de la campagne pour attirer les électeurs furieux de l’absence de résultat sur le Brexit : le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) et le Parti du Brexit que vient de fonder Nigel Farage, ancien dirigeant du UKIP. Les derniers sondages créditent au total leurs deux formations de 25 % à 29 % des voix.

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Après le sommet européen du 10 avril, Theresa May a accordé aux députés des vacances jusqu’à Pâques, et elle est elle-même partie en randonnée avec son époux Philip au Pays de Galles. Nigel Farage, qui avait contraint l’ancien premier ministre David Cameron à l’organisation du référendum de 2016, a profité de cette étrange trêve pour opérer son grand retour, contre « le Brexit trahi ». M. Farage, qui siège depuis près de vingt ans au Parlement européen, promet de « foutre la trouille de leur vie » aux députés de Westminster. Il cherche à se démarquer de son ancienne formation, le UKIP, aujourd’hui ouvertement xénophobe et anti-islam. Même si sa recherche de respectabilité a été entachée par les Tweet antisémites et islamophobes de deux de ses proches, c’est probablement lui, ainsi que Gerard Batten, l’actuel chef du UKIP, qui risquent de bénéficier le plus de ces extravagantes élections involontaires.

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