Rome craint une perte d’influence à Tripoli et de nouveaux départs de migrants

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Rome soutient le gouvernement dirigé par Sarraj, déstabilisé par l’offensive d’Haftar.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 10h40

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Le 1er septembre 2017, des migrants sur le bateau de sauvetage « Aquarius », rescapés des côtes libyennes, appprochent du port de Pozzallo, en Sicile.
Le 1er septembre 2017, des migrants sur le bateau de sauvetage « Aquarius », rescapés des côtes libyennes, appprochent du port de Pozzallo, en Sicile. Darko Bandic / AP

Au moins l’avertissement est clair. Interrogé par le quotidien italien La Repubblica, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Faïez Sarraj, l’a assuré lundi 15 avril : si l’exécutif qu’il dirige, et qui contrôle à peine la région de Tripoli, venait à tomber, « il n’y aurait pas seulement 800 000 migrants potentiellement prêts à partir. Il y aurait des Libyens fuyant cette guerre, tandis que dans le sud de la Libye, les terroristes de l’organisation Etat islamique ont repris leurs actions ».

Alors que les troupes de l’armée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar menacent Tripoli, visée dans la nuit de mardi à mercredi par des bombardements ayant fait au moins quatre morts, M. Sarraj mise beaucoup sur son allié le plus solide, le gouvernement italien, pour obtenir l’arrêt de l’offensive lancée le 4 avril dernier. Et comment se faire plus pressant qu’en réveillant le spectre d’une reprise des départs de migrants depuis les côtes africaines, favorisée par le retour de l’anarchie en Libye ?

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Dans les faits, la menace semble plutôt lointaine. Selon les services de renseignement italiens, en cas d’aggravation de la situation sécuritaire à Tripoli, environ 6 000 départs seraient à prévoir, ce qui reste un niveau très inférieur aux pics du printemps 2017, avant l’entrée en vigueur des accords entre Rome et plusieurs chefs locaux libyens, qui avaient provoqué une chute immédiate de l’activité des passeurs. Le recours à cette menace migratoire apparaît comme l’aveu de faiblesse d’un gouvernement libyen aux abois, jouant sur des ressorts employés en vain par l’ancien chef d’Etat Mouammar Kadhafi, en 2011, dans les semaines précédant sa chute.

Trêve entre belligérants

Face à cet appel au secours à peine déguisé, de quels leviers dispose le gouvernement Conte ? A vrai dire, ses moyens d’action semblent plus faibles que jamais. Ancienne puissance coloniale, l’Italie a toujours cherché à faire reconnaître par ses alliés une forme de prééminence sur la zone. Au-delà de l’histoire et de la proximité géographique de la Sicile avec les côtes libyennes, les intérêts économiques italiens en Libye, notamment à travers le groupe énergétique italien ENI, principal exploitant des réserves d’hydrocarbures libyennes, sont considérables.

Selon un diplomate, « il vaut mieux faire oublier à l’opinion que le maréchal Haftar est avant tout l’homme de Moscou et insister sur l’attitude française »

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